Cyber-pharmacies : déjà une faille dans le système français

07 août 2013

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 50% des médicaments achetés en ligne sont des faux

Premier couac dans la vente des médicaments sur Internet. A peine trois semaines après l’entrée en vigueur (le 12 juillet) du décret encadrant cette pratique, l’Ordre national des Pharmaciens épingle 11 sites qui n’auraient reçu aucune autorisation. Une information révélée ce 7 août par nos confrères du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France.

Avant de pouvoir vendre sur Internet, les pharmaciens doivent légitimement respecter un ensemble de « bonnes pratiques ». Pour être autorisé par « le directeur général de l’agence régionale de santé territorialement compétente » (dixit l’ordonnance n° 2012-1427 du 19 décembre 2012), le site doit notamment être considéré comme un prolongement virtuel d’une officine française existante.

Des sites… russes !

Fin juillet, l’Ordre national des Pharmaciens a ainsi repéré 11 sites apriori insoupçonnables derrière lesquels se cache en fait… une société russe. « Les sites illégaux existent depuis longtemps » explique Alain Delgutte, président de la section A (titulaires d’officines) du Conseil de l’Ordre. « Dans le cas d’espèces, certaines officines françaises ont ouvert des sites puis les ont fermés pour des raisons qui leur sont propres. Le problème, c’est que ces noms de domaine ont été rachetés par cette société. Ils laissent croire à l’internaute qu’il a affaire à une pharmacie française bien intentionnée. Mais ces sites se sont spécialisés dans la vente de stimulants sexuels dont les prix bas laissent entrevoir des contrefaçons. »

L’Ordre a ainsi porté plainte auprès de l’Office central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé publique (OCLAEPS). L’instruction débutant à peine, Alain Delgutte n’a pas souhaité nous fournir la liste des 11 sites incriminés.

Rappelons que la vente en ligne de médicaments concerne tous les médicaments vendus sans ordonnance. Soit environ 4 000 spécialités. A l’heure actuelle, l’Ordre a répertorié 44 sites autorisés. Retrouvez ici la liste complète. Cette liste figure également sur le site du ministère en charge de la Santé (www.sante.gouv.fr). Vous pourrez ainsi vous assurer que figurent clairement les nom et prénom du pharmacien, les coordonnées de l’officine, son numéro de licence de même que le nom et l’adresse de l’agence régionale de santé dont dépend la pharmacie.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview d’Alain Delgutte, 7 août 2013 - Ministère de la Santé, 7 août 2013

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