Drogue : aider un jeune à décrocher
12 février 2014
Au total, 16% des collégiens fument régulièrement en classe de 3ème. ©Phovoir
Seuls 6,6% des adolescents de 17 ans n’ont jamais consommé d’alcool, de tabac ni de cannabis. Dans une expertise collective publiée récemment l’INSERM dresse un panorama complet des consommations de substances psychoactives en France. Ce travail vise aussi et surtout à mieux informer les jeunes sur les risques associés à chacun des produits. Mais aussi sur les stratégies à mettre en place pour leur venir en aide.
L’adolescence est « la période où le risque d’initiation à la consommation de substances licites et illicites est le plus important », rapportent les auteurs de cette expertise collective. Commandé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt), ce travail compile les données de nombreuses enquêtes menées auprès des 10-18 ans, au cours des dix dernières années. Il en ressort que « 59% des interrogés déclarent avoir déjà été ivres. Plus de deux jeunes sur trois ont fumé du tabac. Alors que 42% ont pris du cannabis au moins une fois ».
Dommages sociaux et psychologiques
De la consommation ponctuelle à l’habitude, jusqu’à l’addiction. Comme le rappellent les auteurs, « une première expérience positive avec des substances psychoactives peut influencer l’évolution de la consommation régulière, puis potentiellement la survenue d’une dépendance ». Ainsi « à 17 ans, 4% des adolescents fument quotidiennement du tabac et consomment au moins 10 fois par mois de l’alcool. La même proportion déclare fumer tous les jours du tabac et du cannabis. Alors que 2 % consomment régulièrement ces trois drogues, alcool, tabac et cannabis ».
Recours au soin
Alcool et tabac d’une part, cannabis, cocaïne, amphétamines d’autre part : les conséquences sur la mémoire, la forme physique et l’impact sur le parcours de l’adolescent (résultats scolaires, intégration sociale, détachement de la vie familiale, isolement soudain) constituent les principaux signes d’un comportement dit ‘à risque’. Lequel peut prendre la forme de « tentatives de suicide, de boulimie mais aussi de comportements sexuels à risque ».
Au total, 5% des jeunes interrogés dans l’ensemble des études présentaient un risque élevé d’addiction, justifiant une prise en charge médicale et/ou psychologique. Rappelons que les troubles cognitifs provoqués par l’usage de cannabis peuvent persister même après le sevrage. « En particulier si la consommation a débuté avant l’âge de 15 ans ». D’où l’urgence de prévenir et de prendre en charge les comportements à risque à travers notamment :
- Les Consultations jeunes consommateurs (CJC). Il s’agit d’espaces de parole et d’information destinés aux jeunes. Accès anonymes et gratuit.
- Les réseaux associatifs régionaux.
Sachez enfin qu’il existe Un guide d’aide à l’arrêt du cannabis ainsi qu’un un réseau national d’aide :
Au téléphone :
- Ecoute Cannabis : 0 811 91 20 20 – De 8h à 2h du matin, 7 jrs/7 (coût d’un appel local depuis un poste fixe).
- Drogues info service : 0 800 23 13 13 – De 8h à 2h du matin, 7 jrs/7 (à partir d’un poste fixe, appel gratuit) 01 70 23 13 13 (à partir d’un téléphone portable).
- Fil santé jeunes : 32 24. De 8h à minuit, 7 jrs/7 (appel gratuit depuis un poste fixe) ou au 01 44 93 30 74 (depuis un portable).
Sur la toile :
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Source : Inserm et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies (Mildt), le 6 février 2014. Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017, 19 septembre 2013
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : David Picot