Génériques : 5 laboratoires condamnés pour entente illicite
20 juin 2013
En France, un médicament générique est 60% moins cher que son équivalent princeps ©Phovoir
La Commission européenne vient de condamner le laboratoire danois, Lundbeck et quatre génériqueurs. Motif, ces cinq entreprises avaient passé un accord en 2002, afin de retarder la mise sur le marché des formes génériques d’un antidépresseur, le citalopram.
Le laboratoire Lundbeck a ainsi été condamné à une forte amende de 93,8 millions d’euros. Les génériqueurs concernés, Alpharma (aujourd’hui Zoetis), Merck KgaA/Generics (Mylan), Arrow (Actavis), et Ranbaxy ont quant à eux écopé d’une autre amende de 52,2 millions d’euros.
Au début des années 2000, le citalopram était un des blockbusters du laboratoire danois. « En 2002 », selon la Commission européenne, « Lundbeck a passé un accord avec les quatre génériqueurs afin de retarder la mise sur le marché des versions génériques de cet antidépresseur ».
Un système d’entente illicite
Les génériqueurs se sont entendus avec Lundbeck, en acceptant de recevoir des sommes d’argent. « Des documents internes ont révélé la formation d’un véritable ‘club’ et des ‘piles de dollars’ à se partager », indique la Commission. Ce n’est pas tout, puisque le laboratoire danois a lui-même acheté des stocks de génériques pour ensuite les détruire.
Pour Joaquin Almunia, vice-président de la Commission européenne, « il est inacceptable qu’une compagnie paye ses concurrents pour les écarter du marché et retarder l’entrée de médicaments moins chers. Les accords de ce type portent préjudice aux patients, mais également aux systèmes de santé nationaux, qui doivent faire face à des contraintes budgétaires. La Commission ne peut tolérer pas de telles pratiques anticoncurrentielles ». Rappelons qu’en France, le laboratoire Sanofi-Aventis a récemment été condamné par l’Autorité de la Concurrence, pour avoir mené une campagne visant à dénigrer les médicaments génériques du Plavix®.
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet- Edité par : David Picot