Pile bouton : encore de nombreux accidents chez les enfants

11 juin 2024

En moins deux heures, une pile bouton peut causer des brûlures internes chez un petit enfant qui l'aurait ingérée. Elles sont présentes dans les objets du quotidien, trop facilement accessibles. L’Anses alerte à nouveau sur les risques mortelles que représentent la pile bouton chez les jeunes enfants.

Plus de 1 000 enfants sont concernés chaque année. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) alerte mardi 11 juin sur les risques liés à l’ingestion d’une pile bouton par les enfants. Les conséquences sont en effet très graves, parfois mortelles. « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, dans la majorité des cas, avaler une pile bouton ne va pas couper la respiration de l’enfant. Le risque majeur est que la pile se bloque dans l’œsophage et provoque des brûlures internes pouvant être mortelles. Même si vous n’êtes pas sûr que l’enfant ait avalé une pile bouton, contactez immédiatement un centre antipoison ou le 15. Il s’agit d’une urgence vitale », assène Magali Labadie, médecin toxicologue au centre antipoisons du CHU de Bordeaux.

Les piles boutons sont des petites piles plates et rondes. On les trouve dans les clés de voiture, les prothèses auditives, les montres, les thermomètres, les télécommandes… Soit de très nombreux objets électroniques du quotidien, qui traînent sur des tables basses ou dans les placards.

Le risque de brûlures chimiques

Si un enfant avale une pile bouton, le risque est que celle-ci se bloque dans l’œsophage. « Elle entraîne alors dès les 2 premières heures la formation de brûlures internes œsophagiennes très profondes dues à la libération de substances toxiques, et pouvant aboutir au décès », poursuit l’Anses. Ces brûlures peuvent aller jusqu’à la perforation, ajoute le centre antipoison belge. L’enfant peut ne présenter aucun symptôme, pourtant la pile bouton peut entrainer une hémorragie grave après avoir perforé l’œsophage.

Concrètement, quels types de lésions causent les piles au lithium et pourquoi ? Selon Vidal.fr, « le courant électrique généré par la pile en contact avec l’humidité des tissus provoque une hydrolyse rapide de l’eau en ions hydroxydes (pH très alcalin de 10-13), responsables de brûlures chimiques (nécrose liquéfiante) de ces tissus ».

Ne surtout pas essayer de faire vomir l’enfant, ni le faire boire

En cas d’ingestion, ou suspicion d’ingestion, même en cas de doute, il faut immédiatement contacter un centre antipoison ou le 15 et bien préciser qu’il s’agit de l’ingestion d’une pile bouton. L’Anses recommande de ne surtout pas donner à boire et à manger à l’enfant, et de ne pas non plus essayer de le faire vomir. Il convient de conserver l’emballage de la pile ou l’objet qui le contenait et l’apporter au médecin.

Même après extraction de la pile – qui doit être réalisée dans les plus brefs délais – les lésions tissulaires peuvent continuer à s’aggraver. Dans les jours, voire les semaines qui suivent, si des symptômes surviennent (difficulté à avaler, refus de manger, vomissements…) il faut consulter dans délai.

Un fléau en augmentation

Ces accidents domestiques se produisent majoritairement chez des enfants de moins de 5 ans qui mettent à la bouche ces objets qu’ils attrapent seuls. « Plus le diamètre de la pile bouton est grand, plus le risque, qu’elle se bloque dans l’œsophage et libère ses substances toxiques, est important », complète l’Anses. Les piles au lithium d’un diamètre égal ou supérieur à 20 mm sont les plus dangereuses. Selon le Centre antipoison belge, « l’augmentation du nombre de cas graves ces dernières années s’explique par l’utilisation accrue de piles de 3 V d’un diamètre de 20 mm ou plus ». Le nombre d’accidents est estimé à 1 200 en France, en 2018.

A noter : gardez les piles boutons, même usagées, hors de portée des enfants et privilégiez l’achat de piles boutons neuves vendues avec des emballages sécurisés. En outre, assurez-vous que le compartiment à pile des objets est bien sécurisé, sinon ne laissez pas les objets à portée des enfants.

  • Source : Vidal.fr, Centre antipoisons belge, Anses

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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