Aimants : 5 fois plus d’ingestions accidentelles en 5 ans

18 mai 2021

Malgré les avertissements réguliers des autorités sanitaires de nombreux pays, l’ingestion accidentelle de petits aimants par des enfants en bas âge ne cesse d’augmenter. Une équipe britannique a chiffré cette tendance.

L’ingestion accidentelle de petits objets constitue un des accidents de la vie courante les plus fréquents chez les enfants en bas âge. Outre le risque d’étouffement par occlusion des voies respiratoires, l’enfant s’expose également à d’autres dangers, en particulier lorsqu’il avale une pile bouton ou plusieurs aimants :

– l’ingestion d’une pile bouton peut entraîner très rapidement la formation de lésions potentiellement mortelles liées au courant électrique au contact des tissus muqueux œsophagien ;

– Lorsqu’un enfant avale plusieurs aimants, la force provoquée par l’attirance des deux au niveau des intestins peut entraîner une nécrose, une occlusion ou une perforation intestinale. Et d’autant plus que les aimants sont aujourd’hui 10 à 20 fois plus puissants que les plus anciens.

Les piles bouton comme les aimants sont partie intégrante de nombreux jouets et jeux, comme des jeux de pêche à la ligne ou des livres musicaux pour tout-petits. Ce qui les met trop facilement à portée de main des enfants.

Chirurgie pour près de la moitié

Résultat, une hausse constante de ces accidents depuis plusieurs années déjà. Une équipe britannique du Quadri-South East Paediatric Surgeons (QuadriSEPS) group (un groupement de 4 établissements pédiatriques chirurgicaux au Royaume-Uni) a comptabilisé 251 enfants admis dans ces 4 hôpitaux entre janvier 2016 et décembre 2020 après avoir avalé un corps étranger (pièces, piles bouton, aimants…). Entre ces deux dates, l’incidence de ces accidents a augmenté de 56%. Mais c’est surtout l’ingestion d’aimants qui a lui, quintuplé dans cette période !

Au total, 42% de ceux ayant avalé des aimants ont dû subir une chirurgie pour les retirer. Sans compter que 80% d’entre eux ont souffert de complications chirurgicales. « Nous sommes très inquiets de cette hausse du nombre de cas d’ingestion de corps étrangers, en particulier d’aimants », notent les auteurs. C’est pourquoi ils « recommandent la mise en place d’une communication de santé publique d’ampleur afin d’informer la population de ces dangers, en particulier concernant les aimants inclus dans les jouets ». Ils conseillent enfin aux fabricants d’indiquer de manière lisible des messages d’avertissements.

Comment réagir ?

En cas d’ingestion d’un ou plusieurs aimants, « les symptômes peuvent inclure des vomissements, de la diarrhée et des maux d’estomac tout comme une mauvaise grippe et les parents peuvent ne consulter un médecin que lorsque des traumatismes graves apparaissent », décrit Santé Canada. Si vous avez le moindre doute concernant l’ingestion d’un objet non alimentaire par votre enfant, composez le 15.

A noter : L’âge moyen des enfants ayant été hospitalisé pour une ingestion accidentelle de corps étranger dans cette étude était de 7 ans, avec des cas survenus de 4 mois à 16 ans.

  • Source : BMJ, mai 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils