Piqûres d’automne… le risque des tiques

17 septembre 2013

En France, environ 20% à 30% de tiques sont porteuses de la bactérie responsable de la contamination de Lyme. © Phovoir.

Une récente étude montre que plus 300 000 Américains développent chaque année la borréliose de Lyme, cette maladie transmise par les morsures de tiques. Un nombre dix fois supérieur aux estimations. Qu’en est-il en France ? Les données épidémiologiques restent très parcellaires. Un spécialiste des maladies infectieuses et tropicales nous en donne les principales raisons.

«En France, nous savons que le nombre de tiques tend à augmenter dans les forêts», précise le Dr Eric Caumes, de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Le phénomène s’explique en partie par la déforestation, la réduction du nombre d’arbres empêchant la dissémination des tiques dans leur habitat naturel. « Ces dernières se réfugient alors chez l’animal, comme les rongeurs, mais aussi les cerfs et les gibiers ». Le problème : ces deux espèces sauvages sont de moins en moins chassées par l’homme. Elles deviennent alors de véritables réservoirs à tiques. Un ultime responsable ?  Un écureuil exotique, savamment nommé le Tamia de Sibérie. Il contribuerait également à la prolifération des tiques dans les sous-bois.

Combien de cas en France ? « Nous sommes toutefois incapables de comptabiliser le nombre de contacts hommes-tiques », poursuit le Pr. Eric Caumes. Et l’incidence de la maladie de Lyme apparaît aussi difficile à évaluer. En 2010, l’Institut Pasteur estimait entre 12 000 et 15 000 le nombre de cas en France.

Quelle prévention ? Si vous prévoyez une balade en forêt, pensez prévention et… bon sens : des chaussures hautes et fermées, des vêtements bien couvrants, et le cas échéant l’utilisation d’un répulsif. Sur ce point, interrogez votre pharmacien.

La morsure de tique se manifeste par l’apparition d’une rougeur suspecte dans un point « stratégique » de votre corps, comme le pli du genou ou la ceinture. L’objectif pour prévenir la survenue d’une maladie de Lyme, est alors de retirer la tique le plus rapidement possible après piqûre, en évitant de casser le rostre. Pour cela, utilisez un tire-tiques. Cet instrument est disponible en pharmacie et en supermarché. Il est d’ailleurs préférable d’en avoir un sur soi avant de partir en balade ou en randonnée. Surtout, n’utilisez pas de pince à épiler. Vous ne retirerez que le « corps » de la tique. Enfouie sous la peau, sa tête restera implantée pour continuer d’aspirer le sang dont elle se nourrit.

Reconnaître les premiers symptômes. En revanche, si vous souffrez d’une fatigue anormale ou d’un « état grippal » dans les jours qui suivent la morsure, consultez sans attendre votre médecin.

Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : David Picot

  • Source : Interview du Professeur Eric Caumes, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière (Paris) - Centers for Disease Control and Prevention d’Atlanta, 19 août 2013 - Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, En pratique comment se protéger des piqûres d’insectes et autres arthropodes, 2 juillet 2009.

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