Cancer du sein : trop peu de femmes se font dépister
02 mai 2024
Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein invite tous les 2 ans les femmes âgées de 50 à 74 ans à effectuer une mammographie. Mais on est bien loin du compte. Pourquoi les femmes boudent-elles ce dépistage ?
Les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à bénéficier tous les deux ans d’une mammographie de dépistage, complétée par un examen clinique des seins. 10 millions de femmes sont concernées. Le processus de dépistage comprend un examen clinique, notamment la palpation des deux seins, réalisé par le médecin radiologue ainsi que la réalisation de deux clichés par sein (de face et oblique externe), plus un cliché complémentaire si nécessaire. Une deuxième lecture systématique des radiographies est réalisée par un autre radiologue en cas d’examen normal. Le tout est pris en charge par la Sécurité sociale, dans le cadre du tiers payant, et donc sans avance de frais.
Une participation au dépistage qui ne décolle pas
Santé publique France vient de publier de nouvelles données sur le dépistage organisé du cancer du sein concernant la participation au programme au cours de la période 2022-2023 : malgré le nombre d’invitations envoyées, le taux de participation reste faible (46,5 % sur la période 2022-2023). Il est même en baisse par rapport à la période précédente (47,7 % en 2021-2022) !
En 2022-2023, les taux de participation régionaux les plus élevés sont en Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Bretagne ; les plus bas sont en Guyane, Corse et PACA. Alors que dans la plupart des régions de France hexagonale les taux sont stables ou en baisse, les Hauts-de-France se distinguent avec une légère hausse de la participation.
2 620 500 femmes ont réalisé une mammographie de dépistage organisé en 2023
Si l’on regarde l’évolution de cette participation depuis 2005, on constate qu’après avoir augmenté jusqu’en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,3 %, la participation au programme ne cesse de diminuer, pour toutes les tranches d’âge.
L’évolution sur les dernières années du taux de participation reste par ailleurs complexe en raison de l’impact de l’épidémie de COVID-19 qui perdure. Cependant, en dépit de cette trop faible participation des femmes concernées, le taux de détection de cancer du sein est en augmentation régulière, ce qui est en cohérence avec l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein en population générale.
6 cancers du sein sur 10 diagnostiqués à un stade précoce
Aujourd’hui, 6 cancers du sein sur 10 sont diagnostiqués à un stade où l’extension locale est limitée. C’est bien mais on peut mieux faire. Se faire dépister dans le cadre du programme de dépistage organisé permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer à un stade précoce et augmenter ainsi les chances de rémission, tout en limitant les traitements.
De plus, intégrer le fichier du programme français de dépistage organisé du cancer du sein est une garantie de fiabilité. Celui-ci fait appel aux structures médicales existantes : les mammographies sont effectuées dans les cabinets de radiologie publics et privés. La personne qui accepte le dépistage organisé choisit son radiologue dans la liste des radiologues participant au programme. Ces derniers s’engagent à se former, à effectuer un contrôle de qualité de la chaîne de lecture des mammographies de leur cabinet et à transmettre les fiches d’interprétation des mammographies à la structure de gestion, ainsi que les clichés des mammographies qu’ils jugent normaux pour deuxième lecture.
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Source : Communiqué de presse Santé publique France « Dépistage du cancer de sein : encore trop peu de femmes se font dépister » 30 avril 2024 ; Dossier Santé publique France « Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein 2022-2023 et évolution depuis 2005 » Avril 24.
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Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet