1 jeune sur 3 pense encore que le VIH peut se transmettre par la salive
01 décembre 2023
Si les jeunes adultes se disent en majorité bien informés sur le VIH, dans les faits, de nombreuses fausses idées continuent de circuler dans cette population. A tel point que les préjugés continuent de gagner du terrain, que ce soit sur les modes de transmission ou les traitements. C’est ce qui ressort d’un sondage Ifop publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
En 2009, l’association Sidaction, Ensemble contre le sida lançait un sondage annuel afin de tester le niveau de connaissances des jeunes adultes Français sur la maladie. L’édition 2023 est alarmante. En effet, les préjugés et les discriminations envers les patients n’ont jamais été aussi forts ! Car entre le niveau de connaissances qu’estiment posséder les 15-24 ans et la réalité des faits, il y a un gouffre.
Dans le détail, 8 jeunes sur 10 estiment posséder des connaissances suffisantes. « C’est le plus haut niveau d’information déclaratif obtenu depuis la crise du covid qui avait mis à mal la sensibilisation du VIH et de la santé sexuelle », remarque Sidaction. Le problème réside ici dans le terme « déclaratif ». Car dans les faits, l’on s’aperçoit que les idées fausses, présentes au début de l’épidémie dans les années 80, continuent de largement circuler. « Les indicateurs enregistrés sont même les plus mauvais depuis la création du sondage en 2009 », alerte Sidaction.
Ainsi :
- 30% des 15-24 ans pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive (c’est 13 points de plus qu’en 2022). C’est une rumeur qui a la « dent dure ». On ne le répétera jamais assez : embrasser une personne porteuse du VIH ne présente aucun risque, tout simplement parce que la salive n’est pas contaminante. Pas plus que les larmes ou encore la sueur ;
- 1 jeune sur 4 estime que le VIH peut se transmettre en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques, en buvant dans le verre d’une personne séropositive ou bien encore en partageant la même assiette. Il n’est pas inutile de rappeler que le VIHne survit ni dans l’urine ni à l’air libre. Il ne peut donc absolument pas rester sur la lunette des toilettes après le passage d’une personne infectée par le VIH. Partager de la nourriture, de la vaisselle ou un téléphone ne présente pas davantage de dangers ;
- 1 répondant sur 3 croit qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida, ou un traitement pour en guérir.
Mais ces idées reçues ne sont pas la seule aberration du sondage de l’Ifop. La stigmatisation y tient aussi un rôle de tout premier ordre, chez les jeunes mais aussi dans la population générale :
- 44% des Français seraient mal à l’aise s’ils apprenaient que la personne qui garde leur(s) enfant(s) était séropositive ;
- Un tiers serait mal à l’aise à l’idée de partir en vacances avec une personne séropositive.
- 1 personne sur 4 éprouverait un sentiment inconfortable s’il apprenait que l’un de ses collègues de travail était séropositif ;
- Plus d’un quart des jeunes pense qu’une personne séropositive sous traitement peut représenter un danger pour les autres. Or, rappelons qu’aujourd’hui, les personnes séropositives sous traitement efficace ne transmettent plus le virus.
C’est donc pour démonter tous ces préjugés que Sidaction lance une campagne de sensibilisation intitulée « Les Clics de la Tentation ».
« Qui n’a jamais été tenté de cliquer sur une information, parfois drôle ou séduisante, toujours racoleuse…et souvent fausse ? », insiste Sidaction. « A l’heure où la distinction entre le vrai et le faux se complique sur les réseaux sociaux et internet, où une majorité de jeunes croit à des contre-vérités, (il est important) de barrer la route à ces fausses informations et idées reçues sur le VIH, qui favorisent les pratiques à risque et stigmatisent les personnes séropositives. »
Découvrez la campagne « Les clics de la tentation » en cliquant ici !
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Source : Sidaction - Sondage Ifop pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 19 au 26 octobre 2023 auprès de 1003 personnes, représentatives de la population française âgée de 15 à 24, et d’un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet