4 lettres pour 2 maladies intestinales : que sont les MICI ?
19 mai 2022
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou MICI regroupent 2 pathologies : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH), toutes deux caractérisées par une inflammation de la paroi du tube digestif. Ce 19 mai, à l’occasion de la journée mondiale dédiée, faisons le point sur ces pathologies toujours frappées de tabou.
Les MICI se caractérisent par des zones d’inflammation chronique de la paroi digestive. Dans la maladie de Crohn, n’importe quel segment du tube digestif, de la bouche à l’anus, peut être touché. Pour la rectocolite hémorragique, l’atteinte ne concerne que le rectum et le côlon.
Lors des poussées inflammatoires, ces pathologies se caractérisent le plus souvent par des douleurs abdominales, des envies irrépressibles de se rendre à la selle, des diarrhées fréquentes, parfois sanglantes ou encore une atteinte de la région anale (fissure, abcès). Des symptômes qui condamnent bien souvent les patients à une double peine : les difficultés à en parler librement et donc à vivre leur maladie…
Une origine encore mal connue
En France, plus de 200 000 personnes sont concernées. Les MICI sont le plus souvent diagnostiquées entre 20 et 30 ans. Mais elles peuvent survenir à tout âge. Ainsi, 15% des cas concernent des enfants.
Le nombre de cas le plus important est rapporté dans les pays industrialisés, notamment en Europe du Nord-Ouest et aux Etats-Unis. Ainsi, certains facteurs environnementaux (alimentation, pollution…) pourraient avoir un rôle à jouer dans la survenue des MICI… même si ce lien reste pour le moment assez flou.
Des facteurs génétiques ont aussi été mis en avant. Enfin, un déséquilibre du microbiote intestinal est retrouvé chez les patients. Ce déséquilibre pourrait favoriser l’initiation, le maintien ou la sévérité de l’inflammation. « Chez environ 5% des patients atteints de la maladie de Crohn, on trouve par exemple une famille d’Escherichia Coli plus adhérente aux cellules de la paroi intestinale et plus invasives que les souches habituelles », note ainsi l’Inserm.
Comment avance la recherche ?
Les MICI sont des maladies dont on ne guérit pas. L’objectif des traitements ont donc de les contrôler. « Certains traitements sont utilisés lors des poussées pour supprimer l’inflammation et cicatriser les lésions », note l’association François Aupetit, qui soutient et informe les patients. « Puis, d’autres sont utilisés pour prévenir l’apparition d’autres lésions et allonger la période de rémission, ce sont les traitements de fond. Différentes classes de traitements existent et l’arsenal thérapeutique continue de s’agrandir. » Ainsi, « les médicaments actuels permettent dans la grande majorité des cas un contrôle durable de la maladie, pendant plusieurs années, associé à une qualité de vie satisfaisante », ajoute l’Inserm.
Enfin, « pour les malades résistants à un traitement bien suivi, ou encore suite à l’apparition de complications, un traitement chirurgical peut être proposé. Après 10 ans d’évolution de la maladie, plus d’un patient sur deux a subi une intervention afin de retirer le segment de son tube digestif le plus atteint. »
A noter : La recherche progresse. Le microbiote intestinal est une cible thérapeutique privilégiée en raison de ses déséquilibres observés dans les MICI. Des équipes essayent par exemple de créer des probiotiques génétiquement modifiées, qui permettraient d’implanter dans le microbiote des patients une espèce bactérienne d’intérêt.