5 choses à savoir sur les gauchers
12 août 2022
Ils représentent 10 à 15% de la population mondiale et chaque année, le 13 août leur est dédié. Coup de projecteur sur une minorité longtemps contrariée : les gauchers.
Quel est le point commun entre Leonard de Vinci, Rafael Nadal, Barack Obama, Lady Gaga et Sigmund Freud ? Vous l’avez deviné : il s’agit de gauchers. Ces êtres d’exception font partie d’une petite minorité : 10 à 15% de la population mondiale est gauchère. Mais si ces gauchers sont portés aux nues et célébrés pour leur différence, il n’en a pas toujours été ainsi.
« Mauvaise main », « main du diable »… La main gauche a longtemps eu mauvaise réputation dans bien des pays du monde. Même si les choses se sont améliorées, en France notamment, les gauchers « contrariés », ceux que l’on a contraint et forcé à écrire de la « bonne » main, sont encore légion. Et les clichés aussi. Voici donc 5 choses à savoir sur la sinistralité, l’autre nom de la gaucherie.
On naît gaucher. Lorsqu’il apprend à tenir une cuillère, il n’est pas rare de voir Bébé utiliser indifféremment sa main droite ou sa main gauche et c’est tout à fait normal : la latéralité manuelle se fixe généralement vers l’âge de 7 ans. Pourtant, il semblerait que le choix de la main gauche s’amorce pendant la grossesse, ont montré plusieurs études notamment basées sur l’observation d’échographies de bébés suçant leur pouce (et qui utilisaient préférentiellement la même main quelques années plus tard).
Gauchers de parents en enfants ? Les familles de gauchers ne sont pas rares, mais cela n’est pas suffisant pour conclure que le fait d’être gaucher est héréditaire. En revanche, il existerait quatre variantes génétiques associées au fait d’être gaucher, selon une vaste étude britannique publiée dans la revue Brain en 2019. Trois de ces variantes sont impliquées dans le développement du cerveau. En clair, la particularité du gaucher se loge aussi dans le cerveau.
Un cerveau différent. « L’hémisphère gauche du cerveau contrôle la main du droitier et l’hémisphère droit celle du gaucher » : cette idée reçue n’en est pas une. Et si l’on prend la compétence du langage, « l’hémisphère gauche est dominant (…) dans plus de 95% de la population des droitiers mais seulement chez environ 70 % des gauchers », indiquent les auteurs d’une étude internationale récemment publiée dans la revue PNAS. Selon eux, 10 régions du cerveau présentent une légère asymétrie entre gauchers et droitiers, et les gauchers seraient dotés de davantage de connexions neuronales. Pas de quoi tirer la moindre conclusion cependant.
Il ne faut pas contrarier un gaucher. Si la génétique joue pour une part importante dans le fait d’être gaucher ou droitier, l’environnement a aussi un rôle. Ainsi, un gaucher qui évolue dans un monde qui n’est pas pensé pour lui peut s’auto-contrarier. C’est-à-dire : privilégier sa main droite, parce que c’est plus simple. Sans compter les incitations extérieures. Oui, mais pour les enfants, les conséquences sont nombreuses : « ce faux droitier devra redoubler d’efforts d’inversion pour se repérer dans une spatialisation de vrai droitier. Des troubles du langage, de la lecture et une souffrance psychoaffective inutile et cruelle pourraient perturber sa scolarité », peut-on lire dans le Journal des instituteurs, revue destinée aux enseignants d’élémentaire.
Les fournitures « spécial gauchers », ça marche. A l’heure des courses de rentrée, vous rendrez un fier service à votre petit gaucher en investissant dans des fournitures adaptées. Loin d’être des gadgets, les ciseaux, crayons à papier, stylos-plumes et matériels de géométrie pensés pour les gauchers l’aideront à se sentir à l’aise et à travailler avec plus de confort (et de propreté). Plus largement, on peut désormais trouver certains objets du quotidien compliqués d’utilisation spécifiquement conçus pour les gauchers. A commencer par l’ouvre-boîte, leur pire cauchemar.
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Source : Brain, PNAS, Journal des instituteurs - Août 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet