Pollution atmosphérique : refusons la fatalité

08 janvier 2013

C’est prouvé: le fait de résider à proximité des grands axes routiers a été associé à des effets néfastes pour la santé. ©Phovoir

« Les preuves des effets nocifs de la pollution atmosphérique sur la santé se sont multipliées ces dix dernières années », affirme Michel Kryzanowski, du Centre européen de l’Environnement et de la santé de l’OMS, à Bonn (Allemagne). Dans l’éditorial du dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), il estime toutefois nécessaire de poursuivre les travaux et la recherche.

Les études menées durant les dernières années ont confirmé l’existence d’un lien direct entre les pollutions atmosphériques et l’augmentation des risques sanitaires.  Particulièrement dans le domaine des maladies cardiovasculaires et respiratoires. Par ailleurs, le Centre international de Recherche sur le Cancer  cette année, a classé les gaz d’échappement des moteurs diesel parmi les « cancérigènes pour les êtres humains ».

« Près de deux ans d’espérance de vie pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d’Europe si la pollution y était ramenée aux niveaux préconisés par l’OMS », souligne Michal Kryzanowski. Selon lui, il n y a pas de fatalité en la matière. « Près de 15% du gain d’espérance de vie réalisé aux Etats-Unis, ont été attribués à l’amélioration de la qualité de l’air » assure-t-il. Il existe en effet de multiples exemples ou les interventions publiques ont prouvé leur efficacité.

Davantage d’études

Lors des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, des mesures ont été prises pour réduire les embouteillages et rendre les transports publics plus fonctionnels. Résultat, pendant la quinzaine olympique, la qualité de l’air s’en est trouvée améliorée, et le nombre d’admissions aux urgences et d’hospitalisation pour exacerbation d’un état asthmatique a diminué.

Pour les rédacteurs du BEH, il est essentiel que des études soient menées auprès « des populations les plus vulnérables  et les plus exposées. Elles devraient notamment prendre en compte les inégalités sociales ». Michal Kryzanowski abonde dans ce sens. « Il est nécessaire de poursuivre encore les recherches sur les effets (des pollutions) sur la santé. Une meilleure compréhension des effets des particules et des mélanges de polluants spécifiques à une source, telle que la circulation routière, pourrait permettre d’élaborer des actions plus efficaces et mieux ciblées pour réduire les expositions dangereuses ».

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Marc Gombeaud

  • Source : BEH, 8 janvier 2013

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