75% des miels contaminés par des pesticides
06 octobre 2017
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Pour les amateurs de miel, voici une étude qui fait froid dans le dos. Selon des chercheurs suisses, trois quarts des miels à l’échelle mondiale contiendraient des traces de néonicotinoïdes, des produits toxiques utilisés comme insecticides. Les auteurs expliquent tout de même que les niveaux recensés sont inférieurs à ceux autorisés par les autorités européennes. Cela devrait-il nous rassurer ?
Les néonicotinoïdes occupent le tiers du marché des pesticides répandus, essentiellement sur les grandes cultures (maïs, colza, betterave). Ils sont utilisés contre les insectes ravageurs dont ils altèrent le système nerveux, entraînant la paralysie et la mort. Comme ces substances passent dans le pollen et le nectar des fleurs, les abeilles les ingurgitent lorsqu’elles butinent.
Afin d’évaluer l’ampleur de la présence des insecticides dans le miel, une équipe de l’Université de Neufchâtel (Suisse) a testé sur 178 échantillons, la présence de 5 néonicotinoïdes couramment utilisés. (Notons que les différents miels venaient de tous les continents).
Résultat, 75% des produits contenaient au moins un néonicotinoïde (30% en contenaient un seul, 45% deux ou plus et 10% en renfermaient quatre ou cinq).
Un risque pour la santé
Les concentrations étaient plus élevées dans les échantillons nord-américains (86% concernés), asiatiques (80%) et européens (79%). Et les grandes marques industrielles ne sont pas les seules concernées. Les petits producteurs semblent aussi impactés.
Certes « les concentrations relevées étaient inférieures aux niveaux que l’Union européenne autorise dans les aliments ». Toutefois, les auteurs rappellent l’impact que peut avoir sur les organismes (humains notamment) la présence de plusieurs substances toxiques à la fois, communément appelé effet cocktail. La question demeure largement ouverte.
Danger pour les abeilles
Pour les abeilles en revanche, le risque est certain ! « Notre étude démontre qu’elles sont exposées dans le monde entier à des concentrations de néonicotinoïdes ayant des effets importants sur leur comportement, leur physiologie et leur reproduction», précise Alexandre Aebi, principal auteur de ce travail.
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Source : Université de Neufchâtel, 6 octobre 2017
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon