Cancer pédiatrique : des patients plus à risque de cancers et de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte

18 août 2025

La survenue d’un cancer dans l’enfance accroit le risque des nouveaux cancers et de maladies cardiovasculaires chroniques après 50 ans selon une étude. L’exposition à la radiothérapie dans l’enfance aurait des effets particulièrement délétères.

Une étude américaine révèle que les personnes qui ont souffert d’un cancer dans l’enfance présentent un risque accru de problèmes de santé graves après 50 ans. Ce groupe de population qui devrait croître en même temps que l’efficacité des traitements progressent. En effet, aux Etats-Unis, près de 15 000 enfants et adolescents sont diagnostiqués d’une leucémie, d’un lymphome ou d’un autre cancer chaque année. Le taux de survie à 5 ans est aujourd’hui de 85 %, contre seulement 58 % il y a quelques décennies. En France, selon les chiffres de l’Institut Gustave-Roussy, 1 enfant sur 440 sera atteint d’un cancer avant ses 15 ans, 2 500 enfants et adolescents sont concernés chaque année.

Le Dr. Saro Armenian, hématologue-oncologue au centre anti-cancer pour enfants City of Hope (Californie), et son équipe, ont analysé une base de données recensant 40 000 personnes diagnostiquées d’un cancer avant l’âge de 21 ans. Ils ont ensuite identifié les personnes encore en vie à 50 ans et ont comparé le nombre de nouveaux cancers dans cette population au taux de cancer dans la population générale. Ils ont aussi évalué le risque de maladie chronique chez ces patients par rapport à celui de leur fratrie.

5 fois plus de risques de mourir d’un cancer après 50 ans

Leurs résultats ont été publiés mardi 11 août dans la revue Journal of clinical oncology. Ils indiquent que ce groupe de personnes présente un risque plus élevé de cancers secondaires et 5 fois plus de risques de mourir de la maladie que le reste de la population générale âgée de plus de 50 ans.

Ils présentent en outre un risque de maladie cardiaque largement supérieur, à 55 ans, que chez leur frère et sœur à 70 ans. Ils éprouvaient aussi davantage de difficultés à l’effort et présentaient une moins bonne santé générale.

La radiothérapie, principal facteur de risque

Les scientifiques ont également pu déterminer que la radiothérapie était le principal facteur de risque pour ce groupe de population. Aucune conséquence notable pour la santé n’était associée à la chimiothérapie. « La radiothérapie endommage l’ADN cellulaire, ce qui peut entraîner des mutations et le développement de nouveaux cancers », estime dans un communiqué le Dr Armenian, auteur principal de l’étude.

Les résultats obtenus par les chercheurs portent sur des traitements administrés dans les années 70 et 80. La radiothérapie est aujourd’hui évitée lorsque c’est possible, remplacée par des traitements ciblés ou de l’immunothérapie.

Toutefois, les chercheurs appellent à davantage de vigilance concernant ces patients. « Certains devraient se faire dépister pour des maladies comme le cancer du sein ou du côlon à un âge plus précoce que celui recommandé pour la population générale », souligne le Dr Armenian.

  • Source : City of Hope, Journal of clinical oncology, Gustave-Roussy

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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