Pourquoi appelle-t-on l’intestin le « deuxième cerveau » ?

18 août 2025

Depuis la fin des années 1990, l’intestin est souvent qualifié de « deuxième cerveau ». Et ce surnom est mérité car son rôle va bien au-delà de la digestion. Explications.

C’est à Michael Gershon, professeur à l’Université de Columbia à New York, que l’intestin doit son surnom de « deuxième cerveau ». Mais que lui vaut ce surnom ?

Tout d’abord, et contrairement à d’autres organes contrôlés par le système nerveux central, l’intestin possède son propre réseau de neurones, appelé système nerveux entérique. Celui-ci est indépendant et s’étend tout le long du tube digestif. Concrètement, il compte plusieurs centaines de millions de neurones.

Les neurones de ce système à part proviennent du même tube neural que le cerveau, formé dans les premières semaines de gestation chez le fœtus. Et leur structure est d’ailleurs très similaire à celle des neurones cérébraux.

Un rôle central dans la digestion

Mais pourquoi aurions-nous besoin d’un autre cerveau ? Une hypothèse repose sur l’importance de la digestion. Cette fonction est vitale car elle permet de fournir à l’organisme l’énergie dont il a besoin pour fonctionner. Donc pour assurer cette mission avec précision, notre corps serait doté de ce « deuxième cerveau » spécialisé.

On sait désormais que ce deuxième système nerveux pilote plusieurs fonctions essentielles. La motricité intestinale, c’est-à-dire les contractions qui font avancer les aliments dans le tube digestif, la sécrétion d’enzymes, d’hormones et de mucus nécessaires à la digestion et à la protection de la muqueuse ainsi que la détection de substances nocives et l’activation de réactions de défense.

Toutes ces fonctions sont d’ailleurs mises en œuvre de façon autonome, sans l’aval du cerveau. Ce qui explique aussi pourquoi l’intestin a mérité ce surnom.

Un dialogue constant avec le cerveau

Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agisse d’un organe isolé. Bien au contraire, il communique en permanence avec le système nerveux central, notamment via le nerf vague. Et la connexion se fait dans les deux directions. Par exemple, le stress ou les émotions intenses peuvent influencer le fonctionnement intestinal pouvant aller jusqu’à provoquer « un nœud dans le ventre » ou une diarrhée.

Inversement, certaines pathologies neurologiques pourraient avoir une origine intestinale. Des recherches récentes suggèrent par exemple que des maladies comme la maladie de Parkinson débuteraient dans l’intestin avant d’atteindre le cerveau. Les interactions entre cerveau, intestin et microbiote intestinal constituent d’ailleurs aujourd’hui un axe de recherche important et prometteur.

 

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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