VIH : les Européens, prêts pour la PrEP

27 juillet 2017

La Prophylaxie pré exposition (PrEP) constitue une méthode récente de prévention contre le risque d’infection au VIH. Une enquête menée au niveau européen, publiée à l’occasion de la conférence scientifique sur le VIH de l’IAS à Paris (23-26 juillet) montre l’intérêt porté à ce traitement préventif par les personnes concernées. Afin que tous puissent y avoir accès, les associations de lutte contre le SIDA réclament une harmonisation de l’accès sur tout le continent.

Afin d’évaluer les connaissances, le degré d’intérêt et le recours informel à la PrEP à travers l’Europe, AIDES et Coalition PLUS ont réalisé une grande enquête auprès des populations clés (HSH, femmes, personnes transgenres…). Flash ! PrEP in Europe révèle notamment que « 55% des répondants ayant des pratiques qui les exposent au VIH connaissent l’existence de la PrEP ». Et « parmi ceux-là, 73% se disent intéressés à l’utiliser ». Pourtant, « seuls 8% des répondants y ont déjà eu recours, dont la moitié dans le cadre d’étude ou de projets de recherche ».

Des freins individuels et structurels

Pourquoi si peu de personnes ont accès à la PrEP ? L’enquête souligne « certains freins individuels […], comme le prix et le non-remboursement, des inquiétudes sur les effets secondaires, ou la crainte de devoir se rendre à l’hôpital pour y avoir accès ».

Mais « la principale barrière reste structurelle », soulignent AIDES et Coalition PLUS. « Faute d’autorisation dans la plupart des pays d’Europe, de remboursement par les systèmes d’assurance maladie, ou d’offre de prise en charge suffisamment adaptée aux besoins des personnes, l’accès à la PrEP reste éminemment compliqué ».

« Si nous voulons avoir un réel impact sur l’épidémie, il nous faut au plus vite harmoniser les politiques européennes de lutte contre le VIH en y intégrant partout ce nouvel outil », conclut Aurélien Beaucamp, président de AIDES.

Pour rappel : Autorisée et disponible aux Etats-Unis depuis 2012 et en France depuis 2016, la PrEP n’est autorisée que dans 4 pays européens : Belgique, Ecosse, France, Norvège.

*dans 12 pays et dans 10 langues entre le 15 juin et le 15 juillet 2016. Près de 16 000 personnes ont répondu à cette enquête, de l’Irlande à la Roumanie et du Portugal au Danemark

  • Source : AIDES, Coalition PLUS, 26 juillet 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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