Outox, c’était bien de l’intox

21 octobre 2010

L’étude fournie aux autorités de santé par la société Outox, qui commercialise une boisson supposée « accélérer la baisse naturelle du taux d’alcool », présente de nombreux défauts, notamment méthodologiques. Par voie de conséquence, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) vient de rendre un avis pour le moins défavorable à cette boisson, qui avait défrayé la chronique l’été passé.

« La composition du produit avec lequel l’étude a été réalisée n’a pas été précisée », souligne l’ANSES. Est-ce par un souci des fabricants d’Outox de préserver un secret industriel ? Le problème est qu’il est ainsi « impossible de garantir la transposition des résultats au produit utilisé. » Autre anomalie préoccupante, « il semble que cette étude d’intervention n’ait pas fait l’objet d’une demande d’autorisation d’essai clinique auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSaPS) ». Les experts constatent par ailleurs, que « la méthodologie choisie n’est pas appropriée à l’objectif de l’étude. En effet le protocole n’est pas adapté au suivi de l’élimination de l’alcool dans le sang et les tests statistiques sont critiquables ».

En tout état de cause, les reproches de l’Agence ne se limitent pas aux seuls aspects méthodologiques. La qualité même des résultats obtenus par cette boisson est mise en cause. Car souligne, l’ANSES, « les réductions du taux d’alcoolémie observées sont d’une amplitude trop faible ». Elles sont également trop variables d’un individu à l’autre, « pour présenter une signification biologique et réduire les conséquences, notamment comportementales, (de la consommation) d’alcool ». Les fabricants de cette boisson appuyant leurs allégations sur les effets conjugués du fructose et de la vitamine C sur l’alcoolémie, l’ANSES a par ailleurs synthétisé les données scientifiques disponibles à ce sujet. Le résultat de cette synthèse est également accablant. L’Agence assure en effet qu’il « n’est pas possible de conclure quant à l’effet de ces nutriments sur l’élimination de l’éthanol ». Elle estime donc que l’allégation relative à la baisse de l’alcoolémie n’est « pas recevable ».

  • Source : ANSES, 21 octobre 2010

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