Une mystérieuse maladie dans des abattoirs américains

22 avril 2008

L’inquiétude gagne les médecins américains, après qu’au moins 13 cas d’une mystérieuse maladie aient été diagnostiqués chez les salariés d’abattoirs spécialisés dans la viande de porc. Dans tous les cas les patients ont fait état de fatigue chronique, ainsi que de douleurs dans les bras et les jambes. Tous ont présenté une atteinte inflammatoire de la moelle épinière, semble-t-il auto-immune.

Le Dr Daniel Lachance de la Mayo Clinic à Rochester, a suivi le phénomène depuis le tout premier cas, enregistré en décembre 2006 dans un abattoir d’Austin (Minnesota). Depuis lors, 12 autres cas ont été rapportés dans cette même société, qui emploie 1 300 personnes. Sans en préciser le nombre, Lachance cite ainsi des cas qui seraient survenus dans le Nebraska et l’Indiana.

Il y aurait là selon lui, une « nouvelle maladie neurologique » assimilable à une « neuropathie inflammatoire progressive ». Les symptômes sont divers : fatigue, douleurs, picotements et engourdissements dans les bras et les jambes…

Une réponse du système immunitaire

« Les examens ont également montré que ces patients présentaient à la fois une inflammation de la moelle épinière et une réaction immunitaire. Celle-ci se manifestait par la production d’un anticorps que nous n’avions jamais rencontré auparavant », a-t-il précisé lors de la Soixantième réunion annuelle de l’American Academy of Neurology à Chicago. « Ce nouveau syndrome serait lié à une réponse du système immunitaire à quelque chose qui se trouve dans l’environnement des travailleurs ».

D’après le New York Times, les pistes s’orienteraient vers l’atelier de découpe de la tête des animaux. Celui-là même où l’on extrait également leur cerveau. Cité par le quotidien américain, le Dr Aaron De Vries, vétérinaire aux Centers For Disease Control and Prevention (CDC) se montre légèrement rassurant : « Aucune ressemblance n’est constatée avec la maladie la vache folle ou la trichinose. La maladie ne se transmet pas non plus de personne à personne, et elle n’affecte pas les consommateurs de porc ». En revanche, comme le souligne sa collègue Jennifer McQuiston, « nous ignorons évidemment le nombre de personnes susceptibles d’être concernées aux Etats-Unis et dans les autres pays ».

  • Source : Soixantième réunion annuelle de l’American Academy of Neurology, Chicago, 12-19 avril 2008 - New York Times, 5 février 2008

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