A Jérusalem, les petits cœurs battent toujours pour la paix
26 mars 2009
A l’autre bout du fil, Jean-Jacques Rein, chef du service de Cardiologie pédiatrique à l’Hôpital Hadassah de Jérusalem, alterne entre désarroi et espoir.
Aujourd’hui en effet, dans un contexte toujours aussi difficile, l’espoir porte un nom. Ou plutôt un prénom : Jana. Cette petite Palestinienne, qui pesait 2,2kg à la naissance, est née dimanche à Jérusalem porteuse d’une grave malformation cardiaque.
« Elle a été immédiatement appareillée avec un pacemaker externe et transférée en soins intensifs » explique Jean-Jacques Rein. Le lendemain, « on lui a implanté un pacemaker fixe, qui a rétabli un rythme de 100 battements à la minute ».
Cette intervention délicate « peu fréquente chez un nourrisson » de quelques heures, est la 150ème réalisée avec le soutien de l’association française Un Cœur pour la paix, depuis sa création en octobre 2005. Elle s’est extrêmement bien passée, et Jana devrait quitter l’hôpital dans les 48 heures. Malgré les conflits, les interventions n’ont jamais cessé. « Mais en un an, nous n’avons pu faire qu’une quarantaine d’opérations », s’excuse presque Jean-Jacques Rein. Environ 70 sont prévues en 2009.
Les visages de ces poupons, les sourires de leurs parents sont autant de lueurs dans la nuit. « Chaque semaine à Gaza un enfant meurt, faute de soins, des suites d’une cardiopathie congénitale ». Et les prévisions sont alarmantes. « L’on parle de 500 à 600 cas par an », poursuit le Pr Rein d’un ton grave. « Et dire qu’on ne s’occupe que de 10% de ces malades… »
C’est là tout le défi d’un Cœur pour la Paix. Les dons récoltés servent non seulement à co-financer les opérations –chacune coûte 12 000 euros- mais aussi à former des médecins palestiniens, au diagnostic et à la prise en charge des cardiopathies congénitales. « D’ici un ou deux ans, ils pourront ouvrir leur clinique à Bethléem et bénéficier d’une indépendance médicale ».
Grâce à l’association, un programme d’éducation a pu être mis en place. Outre des médecins, une chercheuse en génétique est notamment chargée d’informer « sur les risques génétiques associés aux mariages consanguins », dont la fréquence explique la forte prévalence de ces malformations. Dans certaines contrées en effet, près d’un mariage sur deux est concerné… « Ce travail d’information est certes délicat mais il est indispensable », conclut Jean-Jacques Rein.
Vous souhaitez soutenir Un Cœur pour la paix. Vous pouvez adresser un chèque libellé à l’ordre de Un Cœur pour la Paix, à l’adresse suivante : 48 rue Cortambert, 75 016 Paris.