A l’hôpital, c’est tous les jours Mission mains propres

06 mai 2009

Près de 1 400 établissements de soins français ont participé hier, à la première journée mondiale des mains. Un record mondial, si l’on en croit l’Organisation mondiale de la Santé. Sur cette journée, la Mission mains propres est une réussite. Mais à l’hôpital, l’hygiène des mains est un défi quotidien, comme nous le confirment les soignants du Centre de lutte contre le Cancer René Gauducheau, à Nantes.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « l’hygiène des mains est quelque chose de compliqué à l’hôpital », explique le Dr Brigitte Téqui, médecin hygiéniste responsable de la gestion des risques liés aux soins. « Les soignants sont encore trop nombreux à ne pas avoir conscience de la réalité de la transmission des germes ».

Les raisons sont multiples. Brigitte Téqui évoque avant tout un « problème de culture », mais aussi de « manque de temps ». Elle cite également une étude réalisée au Centre René Gauducheau, selon laquelle huit soignants sur dix se lavent les mains en entrant dans la chambre d’un patient. Et seulement la moitié en sortant…

Incitez votre médecin à se laver les mains !

Ces chiffres illustrent le décalage entre la réalité et les préconisations de l’OMS. Ainsi un professionnel de santé devrait-il se laver les mains au moins 5 fois au cours de toute relation avec un patient : « avant le contact avec le patient, avant le geste aseptique, après le risque d’exposition à un liquide biologique, après le contact avec le patient et après le contact avec l’environnement du patient » ! Et chaque lavage pour être efficace, doit durer 30 secondes…

C’est le prix à payer pour barrer la route aux infections nosocomiales. Et le patient dans tout ça ? « Il ne doit pas hésiter à interpeler son médecin ou tout autre professionnel de santé qui ne respecterait pas les règles élémentaires d’hygiène des mains », poursuit Isabelle Meigne, directrice des soins. « Pour sa sécurité, il est en droit d’exiger que son médecin se lave les mains ». Au même titre que son généraliste d’ailleurs, ou une infirmière. Lors d’une consultation à domicile, n’hésitez pas à préparer une serviette propre et du savon ou une solution hydro-alcoolique. Voilà qui le -ou la- mettra sur la piste…

  • Source : Conférence de presse au centre René Gauducheau, Nantes, 5 mai 2009 - OMS

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