A la chasse des protéines crapuleuses !

08 décembre 2003

La maladie de Creutzfeldt-Jakob liée au variant du prion responsable de l’ESB, ou «maladie de la vache folle», ne fait plus la Une des médias. Pourtant pour Danièle Starenkyj, auteur d’un ouvrage intitulé « Quand manger rend fou », le sujet est loin d’être clos.

Ecrivain, philosophe et… chercheuse, cette Canadienne est l’auteur d’environ 15 ouvrages consacrés à la nutrition et la santé. Dans le dernier en date, elle s’est penchée sur les prions. « Ni bactéries ni virus, mais protéines infectieuses et infectantes », selon sa formule. Personne ne connaît aujourd’hui exactement le nombre d’individus contaminés dans le monde. Et comme elle le souligne, « à ce jour aucun institut scientifique n’est à même de proposer un traitement ».

Pour elle, le constat est d’une effrayante simplicité : « toujours bien présents dans certains aliments, les prions sont des protéines crapuleuses. Et elles décomposent peu à peu les neurones du cerveau humain, provoquant des ravages insoutenables ». Maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique (SLA)… Danièle Starenkyj attribue en partie aux prions la responsabilité de ces maladies. Une option qui n’emporte pas le consensus actuellement, mais qui a le mérite de poser quelques bonnes questions…

Diplômée de l’Université Laval à Québec, c’est une vraie scientifique. Rigoureuse mais avec un esprit clair, elle a écrit un livre passionnant et accessible au plus grand nombre. Il permet de mieux appréhender un sujet obscur mais terriblement d’actualité. Quand manger rend fou — La filière des protéines infectieuses – Danièle Starenkyj – Editions Orion – 215 pages – 18,5 euros.

  • Source : The Lancet, 6 décembre 2003

Aller à la barre d’outils