A la recherche des kératoses solaires
16 octobre 2013
Un dermatologue examine le cou d’un de ses patients à la recherche d’une kératose solaire.
De manière générale, la consultation chez un dermatologue ne fait que trop rarement partie des priorités de santé, notamment parmi les plus de 50 ans. C’est pourtant à cet âge que de petites tâches rugueuses au niveau du visage, des mains, du cou peuvent commencer d’apparaître … Ce que les spécialistes appellent une kératose solaire. Explications.
Selon le Pr Nicole Basset-Seguin, cancérologue à l’hôpital Saint-Louis de Paris « les kératoses solaires sont des lésions cutanées liées à l’exposition solaire. Elles apparaissent sur le visage, le crâne, les avant-bras, le dos de la main. Le problème c’est que dans certains cas, elles peuvent se transformer en cancers cutanés ». Ces lésions se présentent sous la forme de petites taches brunes ou jaunes sur fond rougeâtre, de moins d’un centimètre de diamètre. Elles sont rugueuses au toucher. Cette maladie plus fréquente après 50 ans, concerne en majorité des sujets à peau claire et ceux ayant été exposés au soleil au long cours. Chez les plus de 60 ans, la fréquence de cette maladie oscille entre 19% et 24%.
Objectif, prévenir le passage au stade cancéreux
La kératose est un signal d’alarme. Elle indique en premier lieu que le capital soleil commence à s’épuiser, et elle est le marqueur d’un excès d’exposition. Pour se prémunir de la kératose mais aussi des risques de cancers cutanés, rappelons les principales mesures de protection : chapeau, vêtements adaptés, crème solaire à indice élevé.
« Si le risque de voir ces lésions évoluer en cancer est plutôt faible, on sait que plus de 85% des carcinomes épidermoïdes cutanés (CEC) se développent à partir d’une kératose », explique le Pr Basset-Seguin. « En outre plus les lésions sont importantes et nombreuses, plus les risques de cancer sont importants ». Mais comme il est impossible de prévoir quelle kératose évoluera en cancer de la peau, il est impératif de détecter précocement toute lésion, pour en assurer un suivi rigoureux.
Le choix du traitement se fait en fonction de plusieurs paramètres : le nombre de lésions, leur aspect, leur localisation. « Il faut appréhender la kératose comme une maladie chronique. La présence de lésions multiples et une peau très abîmée induisent chez les patients des récurrences régulières. La majorité des traitements donnent de 60% à 80% de succès. Mais certaines études font état d’environ 20% de récidive au bout d’un an », indique le Pr Nicole Basset-Seguin « Au-delà du traitement, le but est clair : ces patients doivent continuer à se surveiller ! C’est capital pour déceler les éventuels passages au stade de cancer. »
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot