











© Muséum national d’histoire naturelle - Proceedings of The Royal Society B – Juin 2023
Quel est le point commun entre les chimpanzés, les bonobos, les gorilles, les orangs-outans et les hommes ? Du point de vue biologique et évolutif, tous appartiennent à la même famille, celle des hominidés, une lignée des grands singes. Ils se caractérisent notamment par la marche bipède et un cerveau particulièrement développé. Et par une certaine appétence pour la masturbation.
Une pratique en réalité assez commune chez les presque 500 espèces de primates recensées dans le monde, et qui a fait l’objet de nombreuses recherches. Le Dr Matilda Brindle, chercheuse en anthropologie à l’UCL (University College of London) s’est appuyée sur près de 250 articles universitaires et des dizaines d’autres ressources pour tenter de déterminer les origines et de comprendre les éventuelles fonctions de la masturbation.
Dans son étude, récemment publiée dans Proceedings of The Royal Society B, la chercheuse et son équipe apportent quelques éléments de réponse. La masturbation apparaît ainsi comme un trait ancien chez les primates ; elle était très probablement présente chez l’ancêtre commun des singes et des grands singes… et donc de l’Homme.
Quant aux fonctions qu’elle pourrait remplir, les chercheurs ont émis plusieurs hypothèses. La masturbation pourrait ainsi servir à favoriser la réussite de la fécondation, soit en augmentant l’excitation avant les rapports sexuels, soit en permettant aux mâles de se débarrasser de leur sperme de qualité inférieure, ce qui rendrait les spermatozoïdes de meilleure qualité disponibles pour l’accouplement.
Dernière hypothèse, celle de l’« évitement des pathogènes », où la masturbation masculine pourrait contribuer à réduire les risques de contracter une IST après la copulation, en nettoyant l’urètre avec l’éjaculat obtenu par la masturbation. Pour résumer, parce qu’elle augmente le succès reproductif et permet d’éviter de contracter des IST, la masturbation masculine semble avoir une raison d’être sur le plan évolutif. En revanche, faute de données suffisantes, les chercheurs n’ont pas pu aller plus loin dans l’étude du rôle évolutif de la masturbation féminine, pourtant fréquente chez les primates femelles.
Quoi qu’il en soit, pour le Dr Brindle, ces résultats « contribuent à mettre en lumière un comportement sexuel très courant, mais mal compris, et représentent une avancée significative dans notre compréhension des fonctions de la masturbation ». Ils démontrent également « que la masturbation fait partie d’un répertoire de comportements sexuels sains ».
Source : Andrey_Popov/shutterstock.com
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche
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