











Accueil » Santé Publique » Médicaments » Accès au médicament : l’Europe des inégalités
« Les traitements modernes contre l’ostéoporose, seulement pour les (happy) few ? » C’était le titre volontairement provocateur, mais aussi quelque peu réducteur d’une présentation aux médias organisée ce lundi, dans le cadre du 34ème Symposium sur les Tissus calcifiés à Copenhague.
Objectif : comparer les possibilités de traitement contre l’ostéoporose offertes aux Européens… et d’ailleurs surtout aux Européennes puisque cette maladie frappe davantage les femmes que les hommes. Pour cela, une étude dans 5 pays (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne et Italie) a comparé la proportion des patients effectivement traités par la dernière génération de traitements.
Il s’agit de deux produits reproduisant la parathormone impliquée dans la production de cellules osseuses. Soit sous la forme d’un fragment de cette hormone – c’est le tériparatide, seul commercialisé en France à ce jour – soit sous celle d’une hormone parathyroïdienne recombinante, son concurrent à venir déjà disponible chez certains de nos voisins.
C’est sûr, les chiffres sont éloquents. Sur 539 000 femmes victimes d’une fracture vertébrale due à l’ostéoporose en Europe – c’est une estimation – 1,68% seulement auraient bénéficié d’un de ces deux traitements ! Est-ce vraiment choquant ? Au niveau des chiffres bruts, peut-être moins qu’il y paraît. D’abord parce que ces deux médicaments ne sont pas les seuls à traiter l’ostéoporose. Dans ses recommandations, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) en fait des « médicaments d’exception ».
Contrairement aux médicaments les plus couramment utilisés en la matière – les biphosphonates – ces produits ne se prennent pas en comprimés une fois par semaine, par mois et peut-être bientôt par an, mais en injections sous-cutanées quotidiennes… Par ailleurs et c’est là un aspect sans nul doute déterminant, ils sont aussi beaucoup plus onéreux. Près de 400 euros par mois de traitement pour le tériparatide, au lieu de 35 euros pour les biphosphonates selon InfoGyn.com…
Ce qui frappe dans le rapport publié à Copenhague par le laboratoire Nycomed, producteur de l’hormone recombinante, ce sont les scandaleuses disparités qui paraissent s’installer d’un pays à l’autre de l’Europe. Si en effet la moyenne européenne des malades qui accèdent à ces médicaments d’exception atteint 1,68%, les proportions diffèrent de 1 à 20 d’un pays à l’autre. La maximale (4,69%) est observée en Espagne et la minimale (0,24%) en Grande-Bretagne… comme d’habitude. Avec un score de 1,96%, la France se tient honorablement au-dessus de cette peu glorieuse moyenne.
Source : de notre envoyé spécial au 34ème Symposium européen sur les tissus calcifiés, Copenhague 5-9 mai 2007, InfoGyn.com, AFSSaPS
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