Accès aux antirétroviraux : le gouvernement sud-africain se met en branle

10 décembre 2002

Le gouvernement de Johannesburg vient pour la première fois de reconnaître l’efficacité des antirétroviraux dans la lutte contre le VIH ! Une décision majeure, au terme de laquelle l’accès des malades à ces médicaments devrait enfin être facilité…

N’oublions pas qu’il y a peu encore, la réalité même du caractère viral de l’infection à VIH était niée par certains dirigeants du pays. De sorte que les patients pris en charge dans le cadre de structures de soins publiques n’avaient aucun accès à ces médicaments… Quant à se faire traiter dans le privé, c’était hors de question compte tenu des conditions socio-économiques locales !

Dans ce contexte, voilà une décision qui constitue assurément un pas de géant. D’après les derniers chiffres de l’ONUSIDA, plus de cinq millions de séropositifs vivent dans le pays. Ce qui revient à dire qu’un habitant sur dix est séropositif !

Malgré les recommandations internationales – les antirétroviraux figurent naturellement dans la liste des médicaments essentiels établie par l’OMS – le gouvernement refusait toujours de fournir des antirétroviraux aux hôpitaux publics. En 2000, le chef de l’Etat sud-africain Thabo Mbecki s’est même laissé aller à déclarer devant le Parlement que ces médicaments étaient « toxiques » ! Depuis lors il a revu sa copie. Un communiqué gouvernemental reconnaît désormais que « les antirétroviraux peuvent améliorer la condition des personnes qui vivent avec le VIH » Tout finit par arriver…

D’après un spécialiste de la maladie cité par le Bulletin de l’OMS, « la fourniture d’antirétroviraux devrait représenter un cinquième du budget de la santé du pays. Ce n’est pas si excessif dans la mesure où le SIDA y est la première cause de décès. » Reste à savoir si cette analyse résistera aux réalités économiques locales…

  • Source : Bulletin de l’OMS, Vol.80, n°11, 2002, 845-922

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