Accès aux antirétroviraux : tout n’est pas réglé…

08 octobre 2002

Les accords de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), conclu en novembre dernier à Doha, étaient supposés faciliter l’accès des pays pauvres aux médicaments essentiels.
Particulièrement aux antirétroviraux indispensables à toute politique de lutte contre le VIH-SIDA. Mais finalement et comme beaucoup le craignaient, tous les obstacles sont loin d’avoir été levés…

La déclaration de Doha concernant les Accords sur la propriété intellectuelle (ADPIC) confère en effet à tout pays en état d’urgence sanitaire le droit de mandater un laboratoire national pour fabriquer un médicament – même s’il est encore protégé par un brevet – sans s’exposer pour autant aux foudres de l’OMC.

Mais aucune solution n’est vraiment proposée aux pays qui ne disposent pas de capacités de production. Les accords n’autorisent en effet pas ces mêmes états à importer des génériques sans, pour le coup, s’exposer à des sanctions financières. Bref, près d’un an après la déclaration de Doha, la situation sur le terrain semble n’avoir guère évolué…

Comme le soulignent les auteurs du rapport de la XIVème Conférence internationale sur le SIDA qui s’est tenue à Barcelone en juin dernier, sur les 6 millions de malades qui ont besoin d’antirétroviraux dans les pays en développement, seulement… 230 000 en bénéficient vraiment. Soit moins de 3%. Même si des exemples de coopération très emblématiques se font jour ici ou là, pour des millions de malades le problème reste donc entier…

  • Source : Bulletin de l’OMS, Vol. 80, n°9, 2002, 689-766

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