











Sur son site Internet, l’Ambassade de France au Japon explique ce lundi matin (heure française) que « les causes (de ces deux explosions, n.d.l.r.) sont encore en cours d’analyse, mais les autorités japonaises viennent de confirmer à l’Ambassadeur qu’il s’agit bien d’une explosion d’hydrogène (comme avant-hier à Fukushima), sans endommagement du réacteur. Les mêmes autorités estiment que la situation est sous contrôle et qu’aucune autre explosion n’est attendue. ».
« Selon l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), avec laquelle nos spécialistes sont en contact, les émanations radioactives seraient du même ordre que celles de l’explosion précédente », poursuivent les représentants de l’Ambassade. Dans les autres centrales ? « La situation est stable partout ailleurs : les refroidissements des réacteurs se poursuivent. ».
«Une situation d’une gravité inédite » selon Greenpeace»
Plusieurs organisations non-gouvernementales sont toutefois bien moins optimistes. A l’image de Greenpeace. « Le Japon se trouve dans une situation d’une gravité inédite. Jamais plusieurs réacteurs d’une même centrale n’ont subi de telles avaries. C’est très dur pour un pays, qui a déjà tant de plaies à panser, a déclaré Sophia Majnoni, de Greenpeace France. « Les conséquences restent à déterminer, mais elles peuvent être dramatiques. Le réacteur n°3 touché cette nuit fonctionne avec un combustible particulièrement dangereux, le Mox, ce qui donne une ampleur plus importante à cet accident ».
Quant à la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) , ele « dénonce la sous-évaluation de la gravité des accidents survenus sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le manque crucial d’information tant sur les quantités de radioactivité rejetées depuis vendredi que sur les niveaux de contamination de l’air. Faute de ces données, il est impossible de se prononcer sur les niveaux de risques radiologiques ».
De son côté Michèle Rivasi, député européen, fondatrice de la CRIIRAD, elle explique que « les Japonais sont dans une situation catastrophique. J’espère qu’ils trouveront rapidement une solution. Si j’avais un membre de ma famille au Japon, je lui conseillerai de partir et de prendre le premier avion. Ceux qui ne peuvent pas partir doivent se confiner. » Comme le recommande d’ailleurs le ministère français des Affaires étrangères : se calfeutrer à domicile en coupant les systèmes d’aération et faire des provisions, notamment de bouteilles d’eau potable. »
Xavier Bertrand, ministre en charge de la Santé, se contente de préciser que les Français du Japon doivent « suivre les informations et se fier aux recommandations des autorités japonaises ».
Quelles recommandations aux Français sur place ?
Partir ? « Nous pensons raisonnable de conseiller aux personnes qui n’ont pas de raison essentielle de rester à Tokyo de s’éloigner quelques jours de la région du Kanto », enchaînent les représentants de l’Ambassade française au Japon. Une équipe de la sécurité civile française devrait arriver ce lundi soir à Tokyo pour se rendre à Sendai afin de prêter main forte aux secours japonais. « Cette équipe apportera des pastilles d’iode. Il s’agit d’une mesure préventive. Il faudra garder ces comprimés et ne les prendre qu’en cas de très forte menace de contamination nucléaire, un scénario qui n’est pas du tout celui que nous envisageons actuellement dans la région de Tokyo ».
De son côté le ministère des Affaires étrangères ajoute sans surprise, que « les voyages au Japon sont fortement déconseillés ». Une cellule de réponse téléphonique au ministère est également activée. Son numéro est le 01.43.17.56.46.
D’autres forts séismes à venir ?
D’après l’Agence japonaise de météorologie (citée par l’Ambassade française), il existerait en effet une probabilité élevée (entre 40% et 70% dans les trois jours) de réplique forte (5 sur l’échelle de Richter). « Le service scientifique de l’Ambassade s’étonne de cette annonce et relève que le scénario habituel est celui d’un décroissement du nombre de répliques et de leur magnitude dans le temps. Les vérifications sont en cours en lien avec l’Agence », conclut l’Ambassade. Laquelle explique être toujours, ce lundi 14 mars au matin, « sans nouvelle d’une vingtaine de ressortissants qui étaient dans la région nord-est au moment du séisme. » A 15 heures (heure française), dans un nouveau communiqué, l’Ambassade explique que “16 ressortissants ont pu être contactés, ils sont sains et saufs. Seuls 4 d’entre eux restent injoignables.“.
Appel aux dons
A noter enfin que la Croix-Rouge française lance un appel à dons pour soutenir la Croix-Rouge japonaise. Les dons peuvent être effectués sur son site internet : www.croix-rouge.fr. Ou par chèque à l’attention de
Croix-Rouge française «Catastrophe Japon 2011» – 75 678, Paris cedex 14.
Source : Ambassade de France, 14 mars 2011, communiqués de 8h et de 15h - Greenpeace, 14 mars 2011 - ministère des affaires étrangères, 14 mars 2011 - interview de Michèle Rivasi - BFM TV, lundi 14 mars – Interview de Xavier Bertrand, BFM TV, lundi 14 mars – CRIIRAD, 14 mars 2011