Accidents vasculaires cérébraux : économiser de la souffrance mais aussi des soins

23 août 2002

Quand on traite l’hypertension artérielle (HTA), on fait d’une pierre deux coups : la prise en charge d’une maladie et une action préventive. Parce que l’HTA est responsable de centaines de milliers d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires.

En particulier des accidents vasculaires cérébraux (AVC) dont le poids humain et économique est très lourd. Gérard de Pouvourville est économiste de la santé. Il travaille à l’INSERM (U 537), au Kremlin-Bicêtre près de Paris. « En 1999, on a recensé pas moins de 148 000 hospitalisations pour AVC en France » nous a-t-il expliqué. « Dont 20 % de récidives. Parmi les victimes d’AVC, 10 % décèdent moins d’un an après le premier accident. »

Mais les survivants portent souvent des séquelles majeures et durables. Intellectuelles – les spécialistes disent ‘cognitives’ – ou motrices. Il y aurait ainsi « 220 000 personnes vivant avec un handicap lié à la survenue d’un AVC. Parmi lesquelles 10 % se trouvent en institution, et 90 % à domicile. » Chaque année, le coût global de ces accidents pour la société est considérable. « Le coût de l’hospitalisation initiale représente 534 millions d’euros, » ajoute Gérard de Pouvourville. « Celui du traitement qui est ensuite nécessaire atteint 230 millions. Quant aux prestations à long terme elles coûtent 290 millions au titre de l’aide à domicile, et 488 millions en long séjour hospitalier. Soit près de 780 millions d’euros, dont 244 sont à la charge des familles. Au total les AVC pèsent 1,530 milliards d’euros par an, et le coût moyen total sur toute la vie d’un AVC est un peu inférieur à 50 000 euros ! »

La bonne nouvelle après cette avalanche de chiffres, c’est qu’il existe des échappatoires. Comme le souligne Gérard de Pouvourville, « le coût moyen d’un hypertendu traité jusqu’à la fin de ses jours est inférieur à 580 euros en moyenne par an. Il est donc extrêmement rentable pour la collectivité, comme pour les individus, de bien prendre en charge l’HTA pour éviter les AVC. » Un problème de santé publique d’ailleurs pointé du doigt dans le dernier programme gouvernemental 2002-2005, où il est souligné que 16,5 % des plus de 20 ans sont hypertendus…

  • Source : Programme national de réduction des risques cardiovasculaires 2002-2005

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