Photosensibilisation : quand soleil et médicaments ne font pas bon ménage

23 juin 2025

L'été est là et avec lui l'envie de profiter du soleil. Mais saviez-vous que certains médicaments peuvent transformer une simple exposition au soleil en véritable cauchemar cutané ? Ce phénomène, appelé photosensibilisation, touche de nombreuses personnes sans qu'elles en soient toujours conscientes.

La photosensibilisation, parfois surnommée à tort « allergie au soleil », est une réaction excessive de la peau aux rayons solaires. Elle peut se manifester par des démangeaisons, des rougeurs ou une inflammation cutanée. Dans certains cas, elle peut être déclenchée ou aggravée par la prise de médicaments, transformant votre traitement habituel en piège inattendu.

La phototoxicité : une réaction immédiate

La phototoxicité est la forme la plus courante de photosensibilisation médicamenteuse. Elle survient rapidement, en quelques heures seulement après l’exposition au soleil. La peau réagit comme si elle avait subi un coup de soleil sévère, parfois avec l’apparition de cloques douloureuses.

Cette réaction présente deux variantes selon le mode d’administration du médicament. Si vous appliquez une crème ou une pommade photosensibilisante, seules les zones traitées seront affectées. On parle alors de photosensibilisation de contact. En revanche, si vous prenez un médicament par voie orale ou par injection, toutes les zones exposées au soleil peuvent réagir, car le produit circule dans tout l’organisme.

L’intensité de la réaction dépend de plusieurs facteurs : la puissance du soleil, le type de médicament, la dose prise et le type de peau. Les personnes à peau claire sont naturellement plus vulnérables, mais même les peaux plus foncées ne sont pas à l’abri.

La bonne nouvelle ? Cette réaction disparaît progressivement dès que vous cessez de prendre le médicament ou que vous évitez le soleil.

La photoallergie : plus rare mais plus tenace

La photoallergie est un mécanisme plus complexe et heureusement plus rare. Elle ne survient que chez des personnes prédisposées qui ont déjà été « sensibilisées » par une exposition antérieure combinant le médicament et les UV.

Une fois cette sensibilisation établie, même une exposition minime au soleil peut déclencher une réaction, tant que la personne continue son traitement. Contrairement à la phototoxicité, les lésions ne se limitent pas aux zones exposées et peuvent s’étendre aux parties pourtant couvertes du corps. Celles-ci ressemblent davantage à de l’eczéma ou à de l’urticaire.

Cette forme de photosensibilisation est plus préoccupante car elle disparaît lentement après l’arrêt du médicament et peut parfois persister durablement.

Quels sont les médicaments concernés ?

La liste des médicaments potentiellement photosensibilisants est plus longue qu’on pourrait le penser. Avant toute chose, il convient de savoir que les médicaments photosensibilisants possèdent un symbole distinctif (un pictogramme représentant un soleil partiellement voilé dans un triangle rouge) sur leur boîte afin de permettre aux patients de les identifier facilement.

Parmi les coupables les plus fréquents, on trouve certains antibiotiques,  des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des antihistaminiques, des antidépresseurs, des diurétiques, des inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, pantoprazole…), des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), des sédatifs, des statines…

Les traitements locaux ne sont pas en reste : certains produits contre l’acné, des antiseptiques, des traitements antifongiques ou crèmes antiallergiques peuvent également causer des problèmes.

Une règle générale se dégage : les médicaments pris par voie orale ou injectable provoquent plus souvent une phototoxicité, tandis que les produits appliqués directement sur la peau déclenchent plutôt des photoallergies.

Comment se protéger ?

La prévention reste votre meilleure alliée. Lisez attentivement les notices de vos médicaments et n’hésitez pas à questionner votre pharmacien ou votre médecin sur les risques de photosensibilisation. Si vous devez absolument vous exposer au soleil tout en prenant un traitement à risque, renforcez votre protection : écran solaire à indice élevé, vêtements couvrants et évitement des heures les plus chaudes.

  • Source : ANSM

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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