Accompagner son enfant à haut potentiel…

15 septembre 2021

Surdoué, précoce, haut potentiel intellectuel (HPI)… Peu importe la terminologie. L’enfant ainsi nommé reste avant tout un… enfant au mode de fonctionnement atypique. Où s’entremêlent des versants intellectuels et affectifs qu’il convient de comprendre pour mieux l’accompagner.

Le ‘haut-potentiel’ concernerait en France, 2,3% de la population générale, soit « environ 400 000 enfants scolarisés », selon la psychologue Jeanne Siaud-Facchin. Avec une proportion identique de filles et de garçons mais aussi de jeunes présentant des difficultés sur le plan scolaire.

Dans ce contexte, « être surdoué n’est ni une chance insolente, ni une bénédiction des dieux, ni un don privilégié ni une sur-intelligence enviable », resitue-t-elle. « C’est une personnalité singulière, aux multiples ressources intellectuelles et affectives ». La psychologue insiste d’ailleurs volontiers sur ce dernier aspect plus méconnu, soulignant une « sensibilité, une émotivité, une réceptivité affective, une perception des cinq sens et une clairvoyance dont l’ampleur et l’intensité envahissent le champ de la pensée ».

Cadrer !
Alors certes, votre enfant a tendance à parler « comme un livre », à annoncer qu’il veut « être plus tard cosmonaute ou paléontologue » ! À la maison, il ne cesse de poser des questions et de négocier. Pédopsychiatre au CHU de Lyon, spécialiste des enfants précoces, le Dr Olivier Revol met toutefois en garde : « attention à ne pas se laisser fasciner par ces enfants surprenants. Plus que les autres encore, ils ont besoin de fermeté pour calmer de profondes angoisses. Au risque de souffrir de leur hypersensibilité et de leur décalage ».

L’enfant précoce a ainsi besoin d’un cadre ferme et rassurant. Et donc de limites qu’il convient de lui expliquer, tout en lui donnant l’impression qu’il a participé à l’élaboration de la règle : « nous sommes bien d’accord que si tu refuses de faire ça ce matin, tu ne pourras pas avoir ça cet après-midi ? ». En tant que parents, vous aurez ainsi plus de chances qu’il accepte la situation, sans qu’il ne convoque le sentiment d’injustice, si prégnant chez lui.

Pas simple…
Bien souvent en souffrance sur le plan de l’estime de soi, se sentant incompris, l’enfant précoce a particulièrement besoin d’être rassuré, valorisé, encouragé. Le Dr Revol ajoute que précocité et anxiété peuvent être intimement liées. Vous sentez qu’il a peu d’amis ? Qu’il est souvent seul ? L’enjeu est d’essayer de comprendre les raisons afin qu’il ne se replie pas sur lui. « Pour acquérir son autonomie, il a besoin de s’appuyer sur un groupe extérieur plus tolérant que sa famille et dans lequel il se reconnait. Un passage obligé pour sa construction personnelle qu’il va zapper s’il se met à l’écart », souligne-t-il. Avant d’admettre : « comprendre ces enfants n’est pas si simple ». D’où l’importance aussi de se rapprocher de psychologues ou de psychiatres spécialisés.

  • Source : Même pas grave, Dr Olivier Revol, JC Lattes Editeur - Trop intelligent pour être heureux ? Jeanne Siaud-Facchin, Odile Jacob Editeur – Au secours mon enfant est précoce ! Laurence Lalnde, Eyrolles Editeur. Site de l’Association Française des Enfants Précoces (AFEP) : www.enfantsprecoces.info/. Consulté le 10 septembre 2021 – www.cogitoz.com, consulté le 10 septembre 2021

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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