











La question de départ était des plus simples : chez une femme en bonne santé, est-il plus risqué de déclencher le travail ou de laisser faire la nature ? Pour y répondre, Cecatti et son équipe se sont penchés sur l’accouchement de plus de 40 000 femmes vivant en Amérique latine. « Toutes avaient connu des grossesses à faible risque », précise l’auteur.
Deux méthodes principales peuvent être retenues pour déclencher le travail : soit en rompant les membranes ou en les décollant, soit en s’aidant de médicaments inducteurs de la contraction utérine. « Il est également possible de les associer », ajoute Cecatti. « Cette procédure peut être demandée par les mères, notamment si elles résident loin d’un hôpital. Il arrive également que cette décision soit prise pour la convenance et l’organisation personnelle du médecin ». Il est donc tout-à-fait légitime de se poser la question de savoir s’il est opportun d’induire le travail sans motivation médicale formelle.
Par rapport aux femmes qui ont « laissé faire la nature », l’auteur a ainsi observé des différences significatives chez les femmes dont le travail avait été déclenché sans indication médicale. Elles ont eu par exemple, trois fois plus besoin de recourir à une anesthésie pendant le travail et/ou à une hospitalisation en soins intensifs. Le risque de leur voir subir une césarienne serait également plus élevé.
En revanche, l’étude n’a pas révélé d’augmentation du risque pour la santé des nourrissons nés après un déclenchement du travail non motivé médicalement. José Cecatti constate cependant que leurs mères étaient moins promptes à mettre en œuvre un allaitement au sein. Non pas dès la première heure comme le recommande l’OMS, mais dans les 7 jours suivant la naissance.
Source : Bulletin de l’OMS, Volume 89, Numéro 9, septembre 2011
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