Accoucher sans péridurale ? Pas si facile !

26 août 2015

Un quart des femmes enceintes souhaiterait accoucher sans péridurale. Toutefois, la moitié d’entre elles y aurait recours. Une étude française, basée sur des données de l’Enquête nationale périnatale 2010, montre en effet qu’au cours du travail, la douleur a bien souvent raison des volontés les plus farouches.

L’Enquête nationale périnatale 2010 inclue toutes les femmes qui ont accouché dans les maternités françaises pendant une semaine, soit plus de 14 600 femmes au total. Après avoir écarté celles ayant subi une césarienne et celles pour lesquelles la péridurale paraissait incontournable, les chercheurs de l’INSERM ont observé qu’un quart (26%) des parturientes avait déclaré pendant leur grossesse ne pas vouloir de péridurale lors de l’accouchement. Or 52% avaient finalement reçu une analgésie péridurale en cours de travail.

Autre constat, « les femmes ne souhaitant pas de péridurale avant l’accouchement sont souvent les plus jeunes (moins de 25 ans), celles qui ont déjà eu des enfants (multipares), celles qui ont un faible niveau d’études, ou encore celles de nationalité étrangère ».

Une option très disponible en France

« Le choix d’administrer une péridurale à des femmes qui n’en souhaitaient pas au départ semble en fait multifactoriel », précise Béatrice Blondel, responsable de ces travaux dans l’Equipe d’épidémiologie périnatale, obstétricale et pédiatrique (EPOPé). « Certaines femmes disent peut-être non au cours de leur grossesse tout en sachant qu’elles pourront y avoir accès par la suite, si elles en ressentent le besoin. » En effet, la péridurale est disponible dans tous les services de l’Hexagone et fait partie de la prise en charge habituelle de la douleur proposée aux femmes.

La France est l’un des pays où cette pratique est la plus fréquente puisque 77% des femmes accouchant par voie basse en ont bénéficié en 2010. Une visite avec un anesthésiste est d’ailleurs obligatoire au cours du dernier trimestre de grossesse.

Une pratique encouragée ?

Par ailleurs, « le nombre de sages-femmes est limité en salle de travail et la pose d’une péridurale peut être un moyen de faire face à la surcharge de travail au moment de certaines gardes », estime la chercheuse, suggérant que l’anesthésie pourrait être encouragée par le personnel médical.

« Le recours fréquent à la péridurale est une bonne chose car cela répond aux besoins des femmes qui souhaitent une prise en charge efficace de leurs douleurs », conclut-elle. Laissant toutefois peu place aux formes moins médicalisées de l’accouchement.

  • Source : INSERM, 24 août 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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