Acrylamides : les amidons cuits “injustement” accusés de provoquer des cancers ?

10 juillet 2005

Lors de la cuisson, certaines molécules contenues dans les produits céréaliers se transforment en acrylamide, une molécule cancérigène que les biologistes connaissent bien. L’acrylamide “alimentaire” serait-il aussi dangereux ? Pas sûr.

Voici deux ans, des scientifiques suédois défrayaient la chronique en dénonçant la présence d’acrylamide dans les aliments riches en hydrates de carbone.

Au pilori : les chips, les frites, et plusieurs sortes de pains et gâteaux. Stupeur ! L’acrylamide dans ces aliments serait-elle dangereuse pour la santé ? Ou au contraire sans le moindre effet car aussitôt détruite dans l’organisme, comme l’ont suggéré plusieurs spécialistes de renom ?

Lors d’un congrès à Anaheim en Californie, le sujet quelque peu délaissé depuis lors, est revenu sur la sellette. “Nous avons mené quatre études en Suède“, a signalé Lorelei Mucci, une épidémiologiste de la prestigieuse école de santé publique de l’université Harvard, aux Etats-Unis. “Pour deux d’entre elles, nous avons déjà des données. Elles sont plutôt rassurantes, puisque nous n’avons trouvé aucun lien entre une alimentation riche en acrylamide et le risque de cancer de la vessie, du rein ou du côlon. D’autres enquêtes sont en cours, dont deux très importantes auprès de 50000 femmes pour examiner les risques de cancer du sein et du côlon“.

Pour le moment, c’est donc le status quo… D’autres chercheurs pour leur part ont voulu regarder quels produits de boulangerie étaient les plus suspects. Et surprise, ils ont constaté que “plusieurs spécialités boulangères vendues dans les grandes surfaces comme les crêpes, les Naan et les pains traditionnels en sont totalement dépourvues“, a révélé Peter Sadd, de High Wycombe. “Les cakes aux fruits n’en contiennent que des traces, mais des taux importants ont été mesurés dans les biscuits secs“.

Inutile de paniquer pour autant ! Si vous êtes un(e) adepte des plaisirs gustatifs, petits gâteaux et gourmandises amidonnées en tous genres, dites-vous bien que les effets supposés néfastes de l’acrylamide ne sont pas prouvés. Méfiez-vous plutôt des matières grasses et autres sucres cachés de vos pêchés mignons. Et puis… mangez une pomme, pour changer !

  • Source : congrès de l'American Chemical Society

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