Addictions : le médiateur pair en quête de légitimité

27 juin 2014

Contribuer à libérer la parole, à faciliter l’accès aux soins, à la prévention et aux droits de populations en marge du système de santé… les missions du médiateur pair – appelé aussi médiateurs pair en santé – sont multiples. Coup de projecteur sur un métier très spécifique, qui émerge dans les domaines de la santé mentale et de l’insertion sociale.

Le médiateur pair bénéficie d’un statut particulier dans le sens où il s’agit d’un ancien usager du système de soins (addictions, psychiatrie…) qui a intégré l’équipe soignante. Il s’appuie ainsi sur sa propre expérience pour accompagner des patients dans leur parcours de prise en charge.

Il fait ainsi partie d’une nouvelle modalité d’accompagnement fondée sur l’entraide entre usagers, notamment en matière d’addictions. Auparavant, tous les médiateurs pairs étaient bénévoles mais les choses évoluent. Un diplôme universitaire (DU) a été créé pour professionnaliser la fonction et quelques expérimentations sont conduites actuellement en France. A l’image de celle menée au sein du  Comité d’Etudes et d’Informations pour l’Insertion Sociale (CEIIS) à Carjac (Lot), présentée lors des 4es Journées de la Fédération addiction tenues récemment à Nantes.

De nombreuses questions

« C’est un métier émergent », a souligné Dominique Taburet, éducateur au CEIIS. « Nous proposons cette professionnalisation à des personnes ayant eu une expérience en tant qu’usagers de services de santé mentale ». Autrement dit, d’anciens patients, devenus médiateurs bénévoles, sachant être à l’écoute des autres et prêts à faire partager leur expérience. Ce médiateur intervient par exemple lors des groupes de parole.

Très récente, l’introduction de médiateurs pairs dans les équipes soignantes pose de nombreuses questions. Comment les patients perçoivent-ils l’évolution de cette personne de confiance ? A partir du moment où le médiateur intègre l’institution, est-il toujours dans la médiation ? Dominique Taburet n’a pas la réponse mais il en convient volontiers : « Nous devons effectivement veiller à ce que le médiateur pair reste dans l’entre-deux ».

  • Source : 4es Journées nationales de la Fédération Addiction, Nantes, 12-13 juin 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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