Ado : comment soulager ses règles douloureuses ?
15 juin 2017
Alexander Raths/shutterstock.com
Les premiers cycles ont plusieurs particularités : ils sont souvent irréguliers, les pertes de sang sont abondantes et plus de la moitié des jeunes filles se plaignent d’avoir très mal au ventre. Longtemps considérés comme un passage obligé, on sait aujourd’hui limiter ces spasmes, parfois si intenses qu’ils limitent les jeunes filles dans leurs activités quotidiennes.
Non, les règles douloureuses (dysménorrhées dans le langage médical) ne sont pas une fatalité. Si les antispasmodiques ne sont d’aucune utilité et le paracétamol suffit rarement, les anti-inflammatoires non stéroïdiens donnent généralement de bons résultats. Après vous êtres assurée auprès du pharmacien que votre fille ne présente aucune contre-indication, proposez-lui d’en prendre 400 mg avec un grand verre d’eau, au milieu du repas. Veillez aussi à ce qu’elle respecte bien un délai de 6 heures entre chaque prise. Attention, elle ne doit surtout pas prendre d’aspirine, sous peine d’augmenter les saignements. Elle peut aussi appliquer une bouillotte sur son ventre : la chaleur, en détendant ses muscles, va atténuer ses contractions utérines. Un remède de grand-mère dont l’intérêt antalgique a d’ailleurs été confirmé par une étude.
Si ces traitements de première intention ne suffisent pas, parlez-en à un médecin. Un examen gynécologique ne sera pas forcément nécessaire. Des questions précises pour mieux comprendre les symptômes, voire une échographie, suffiront. Que ces douleurs soient dues aux fluctuations hormonales ou, beaucoup plus rarement à des lésions précoces d’endométriose, la prise d’une pilule oestroprogestative permet de les soulager.
Les mots aussi font du bien
« Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’impact émotionnel des premières règles », souligne le Dr Diane Winaver, gynécologue-psychosomaticienne. « Leur arrivée n’est pas toujours facile à vivre. Aux chamboulements physiques de la puberté s’ajoutent une foule de craintes, notamment celle de quitter l’enfance et d’entrer en rivalité avec sa maman. » Cela peut venir amplifier la perception de la douleur. Parallèlement aux traitements médicamenteux et à l’application de chaleur, les câlins et les discussions ont donc eux aussi toute leur utilité.
A noter : Encouragez votre fille à bouger durant cette période. En augmentant le flux sanguin et en améliorant ainsi l’oxygénation des muscles du bas-ventre, l’activité physique atténue les contractions. Rassurez-la : même si elle a l’impression de saigner davantage, la quantité totale de sang perdu par son utérus sera au bout du compte la même, elle est juste en quelque sorte accélérée par les mouvements. Si elle se sent vraiment patraque, il lui suffit d’aller marcher.
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Source : Site du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français consulté le 15 juin 2017 - Interview du Dr Diane Winaver, gynécologue-psychosomaticienne à Paris, co-auteure de « Ados, amour et sexualité » chez Albin Michel le 15 juin 2017
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon