Adolescents : même à faibles doses, le cannabis impacte la matière grise

24 janvier 2019

Même à faibles doses, la consommation de marijuana impacte le cerveau des adolescents. L’anxiété, la concentration et la lucidité dans la vie de tous les jours en pâtissent…

Les dégâts sur la santé ne surviennent-ils qu’en cas de consommation excessive et chronique de cannabis ? Pour le savoir, des chercheurs de la Société américaine de neurosciences ont suivi des volontaires âgés de 14 ans en Allemagne, en Angleterre, en France et en Irlande. Ces derniers ont rapporté leur consommation de cannabis. Certains ont déclaré n’en avoir consommé qu’une à deux fois au maximum au cours de leur vie.

Via l’imagerie médicale, les auteurs ont observé des différences structurelles dans certaines parties du cerveau, entre ceux qui avaient fumé une à deux fois, et ceux qui n’avaient jamais consommé de cannabis. En fait, même une faible exposition augmentait le volume de matière grise. Une situation qui aurait un impact sur les capacités de raisonnement et sur l’anxiété.

Des cerveaux fragiles ?

Concernant le plan de la maturation cérébrale, l’adolescence constitue une phase critique. Ainsi, chez le jeune, une consommation chronique de cannabis multiplie par 5 le risque de psychose et de schizophrénie. Ces effets perdurent souvent au fil des années. Et les dommages sont d’autant plus importants qu’il existe une prédisposition psychologique (caractère anxieux par exemple) ou génétique. Autant de facteurs accentuant le risque de dépendance.

« Etant donné l’importance du système endocannabinoïde dans le cerveau en développement de l’adolescent, les jeunes semblent extrêmement vulnérables aux effets du THC », concluent les auteurs.

  • Source : JNeurosci, le 14 janvier 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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