Ados et tabac : les bons résultats de 2003 partent en fumée

Les jeunes Français sont les plus gros fumeurs d’Europe ! Un collégien de 14 ans sur vingt, fume quotidiennement. A 17 ans, cette proportion passe à un sur cinq. Catastrophiques, les résultats de l’enquête annuelle Paris sans tabac ont fait réagir l’Alliance contre le tabac, qui dénonce « un manque d’engagement politique et une pression de l’industrie du tabac ».

Chaque année depuis 20 ans, cette enquête est réalisée par questionnaire auprès d’un échantillon de 3 500 élèves. Elle est conduite uniquement à Paris où, selon les enquêtes nationales, le taux de tabagisme serait légèrement inférieur au reste du pays. Après une chute importante du taux de fumeurs constatée en 2003-2004, une nouvelle hausse se fait ressentir depuis 2007 avec une augmentation chez les 12-15 ans de… 144% !

En France, le tabac tue 15 fois plus que les accidents de la route. Il tue en fait la moitié de ceux qui consomment un paquet par jour, en ayant réduit leur espérance de vie de 20 ans… Et naturellement, le tabagisme est d’autant plus destructeur que la dépendance s’est installée à l’adolescence.

Augmentation de la proportion des fumeuses. Entre 2007 et 2010, la consommation de tabac a surtout augmenté chez les filles. Augmentation de 5,5% chez les 16-19 ans, et de 3,3% chez les 12-15ans.

Les nouveaux modes de consommation. Selon la dernière édition de l’enquête Paris sans tabac, plus de la moitié des filles et des garçons de plus de 15 ans ont déjà expérimenté la chicha. Si l’on ajoute à cela les nouvelles cigarettes parfumées (roses pour les filles et noires pour les garçons), consommées par un fumeur sur quatre, on s’aperçoit que les tabacs « sucrés » restent la forme d’initiation la plus accrocheuse… même s’ils sont rapidement supplantés par la cigarette.

Notons que la consommation de cannabis reste stable depuis 2007. En revanche, celle de l’alcool est en hausse constante.

Ce constat révélé par l’enquête, a été repris par l’Alliance contre le tabac. Celle-ci « attend du gouvernement qu’il choisisse le camp de la santé publique, et prenne enfin en compte les recommandations de la Convention-Cadre de l’OMS de Lutte Anti-Tabac (signée et ratifiée par la France en 2004), visant à une dénormalisation efficace des produits du tabac. »

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  Source : Enquête Paris sans tabac, 7 mai 2010 ; Alliance contre le Tabac, 7 mai 2010