Affections de longue durée : les patients couverts à 100% ?

25 octobre 2016

Un Français sur 6 est atteint d’une affection de longue durée (ALD) comme un cancer, le VIH/SIDA, l’insuffisance rénale chronique ou encore un diabète. Malgré le dispositif de prise en charge à 100% de la Sécurité sociale, des frais restent bien souvent à leur charge. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’Observatoire citoyen des restes-à-charge*. 

Chez les patients atteints d’une ALD, « comme pour tous les assurés sociaux, les remboursements de l’Assurance-maladie ne correspondent pas toujours aux tarifs pratiqués », révèlent les auteurs de l’enquête. En cause, des consultations et/ou dispositifs mal ou pas remboursés comme « les soins dentaires, optiques ou les prothèses auditives ». Ces restes-à-charge sont aussi le fruit « des dépassements d’honoraires et des franchises ».

Quel différentiel ?

En moyenne en 2013, « les dépenses de santé totales peuvent être évaluées, à 6 300 € par personne en ALD et à 1 800 € par personne sans ALD». Ces dépenses sont respectivement prises en charge à 88 % et 63% par l’Assurance-maladie.  En clair, les Français présentant une ALD doivent ajouter 752 euros de leurs poches pour couvrir l’intégralité de leurs soins. Contre 673 euros chez les patients non ALD. Et pour les « 10% des personnes en ALD ayant les plus grosses dépenses de santé, ce reste-à-charge moyen est de 1 700 euros par an et peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros ».

Et la complémentaire santé ?

Certes les complémentaires santé prennent en charge 36% à 89% des frais non couverts par l’Assurance-maladie.  « Or, l’accès à ces contrats représente aussi un coût pour les usagers qu’il faut considérer », continuent les auteurs

Les patients atteints d’une ALD sont largement défavorisés par ce système étant donné que leur recours aux soins est bien « plus fréquent comparé à la population générale ». Ce manque d’accès aux soins fragilise l’état de santé mais aussi les situations professionnelle et financière de ces patients.

*60 millions de consommateurs, le Collectif Interassociatif sur la Santé et Santéclair.

  • Source : 60 millions de consommateurs, le Collectif Interassociatif sur la Santé, Santéclair, le 25 octobre 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault- - Edité par : Vincent Roche

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