











Savez-vous que « dépasser une maladie, même un cancer, cest encore être en bonne santé »? Savez-vous quêtre malade cest « la possibilité de déplacer les perspectives et de sobserver dans un état jusqualors méconnu »? Savez-vous enfin que ces lignes sont dun médecin (dun pédiatre même, paraît-il! ), et quelles ont été publiées en juin dernier dans les colonnes du journal Le Monde? Lauteur de ces lignes se réclame de Nietzsche et mérite donc lindulgence car même lauteur de Dieu est mort a prouvé quil pouvait se tromper… Mais à lheure où par la bouche de Bernard Kouchner le gouvernement appelle notamment les médecins à prendre en compte la douleur et à opérer « un changement dans les comportements, dans des habitudes trop bien ancrées, dans les mentalités », on est atterré devant tant dincompréhension face à la maladie et la douleur.
Il est impensable que la mère qui voit son enfant lutter contre une leucémie soit à même de « déplacer les perspectives » qui souvrent à son petit. Il est peu probable que louvrier brisé par les rythmes et les postures impossibles du travail posté se contente dadmettre quil nest pas malade mais « temporairement différent ». A trois siècles de distance on croit entendre Diafoirus, le médecin pédant et ridicule créé par Molière. En attendant que lauteur de larticle redescende sur terre, on peut souhaiter que la fin de son propos « Mesdames et Messieurs les politiques, pour un moment (…) parlons santé » ne sera pas entendue et que les grandes questions de santé resteront abordées dune manière plus pragmatique et plus humaine. Diafoirus, le médecin pédant et ridicule créé par Molière.
Source : The American Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology, May 2000
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