











On connaissait des « risques du métier » la version déjà très noire quen avait tiré André Cayatte pour nous conter les mécomptes dun instituteur en butte à une élève mythomane. On devra désormais retenir la version aussi noire et sil se peut plus grinçante encore que vient de jouer la cour administrative dAppel de Versailles. Cette dernière a en effet condamné le Dr Patrick Cohen, contaminé par le VIH dans le cadre de son exercice professionnel à rembourser le montant de lindemnité qui lui avait été allouée en première instance.
Cette décision ubuesque est naturellement motivée. Par le fait que les risques encourus par le médecin étaient exceptionnels certes, mais pas anormaux. Admettons par conséquent quil soit normal que la justice du siège si bien nommée ait des risques professionnels une notion abstraite. Normal mais exceptionnellement dommageable pour les justiciables qui se trouvent confrontés à détranges bons vouloirs. Car sil en avait été autrement si par exemple le magistrat qui a osé commettre cette sentence avait eu parmi ses proches une victime de contamination accidentelle on peut imaginer que sa conclusion aurait été toute autre.
Bien sûr la cause ira en Cassation. Bien sûr nous la suivrons. Pour voir si la République aura raison dUbu Roi Les étranges bons vouloirs de la justice du siège
Source : The American Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology, May 2000
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.