Alcool : 2,8 millions de morts chaque année dans le monde
24 août 2018
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A l’échelle mondiale, une personne sur trois consomme de l’alcool. Lequel est responsable de 2,8 millions de décès chaque année. Ces chiffres ressortent d’un vaste rapport publié dans la revue The Lancet. Un document dans lequel la France apparaît dans le Top 10 des pays où l’on consomme le plus régulièrement…
Les auteurs de l’étude Global Burden of Disease ont utilisé les données de 694 travaux pour estimer la consommation d’alcool mondiale. Ainsi que celles de 592 études incluant 28 millions de personnes dans 195 pays pour évaluer les risques pour la santé associés à l’alcool entre 1990 et 2016.
Résultat, dans le monde, une personne sur trois (32,5%) consomme de l’alcool. Soit 2,4 milliards de personnes. En moyenne, chaque jour, les femmes consomment 0,73 boissons alcoolisées et les hommes, 1,7.
Mais bien entendu, les habitudes varient d’un pays à l’autre. Ainsi, la plus forte prévalence de buveurs réguliers apparaît au Danemark (95,3% des femmes et 97,1% des hommes), suivi par la Norvège, l’Allemagne et l’Argentine. La France arrivant en sixième position pour les hommes (93,1%) et en huitième pour les femmes (86,9%). Les taux les plus bas étant retrouvés au Pakistan et au Bengladesh.
Du côté du nombre de verres ingérés chaque jour, les hommes roumains se placent sur la plus haute marche du podium (plus de 8 verres). Du côté des femmes, les Ukrainiennes lèvent plus facilement le coude (plus de 4 verres quotidiens).
7e facteur de mortalité
Cette consommation n’est bien entendu pas sans conséquences sur la santé. L’alcool apparaît de façon générale comme le septième facteur de risque de décès prématuré en 2016, représentant 2,2% des décès chez les femmes et 6,8% chez les hommes. Pourtant, chez les 15-49 ans, les deux sexes confondus, il arrive en tête. Dans cette tranche d’âge, les principales causes de décès liés à l’alcool sont la tuberculose (1,4% des décès), les accidents de la route (1,2%) et l’automutilation (1,1%). Pour les plus de 50 ans, ce sont les cancers.
Pas de consommation sans risque
Les auteurs révèlent enfin qu’une consommation sans risque est illusoire. Selon eux, boire un verre par jour augmente de 0,5% le risque d’être victime des conséquences de l’alcool : maladies cardiovasculaires, cancers, cirrhose, tuberculose, accidents de la circulation, violences…. Et ce comparé aux abstinents. Ce taux monte à 7% à partir de 2 verres par jour. Et à 37% pour plus de 5 verres quotidiens.
« En l’absence d’action politique, l’alcool va continuer à avoir des conséquences désastreuses sur la santé », insiste le Pr Emmanuela Gakidou de l’Université de Washington. « Ces actions sont vitales. Elle doivent passer par une augmentation des taxes, un meilleur contrôle de la disponibilité de l’alcool et de la publicité ».