Alcool et grossesse : des ennemis farouches…
01 avril 2004
Ce n’est désormais plus un secret : au cours de la grossesse, quasiment chaque goutte d’alcool ingérée par la future maman traverse le placenta ! A tel point que l’alcoolémie de la mère est égale à celle du foetus ! Attention, grand danger!
Comme le rappelle le Pr Claude Lejeune de l’hôpital Louis-Mourier à Colombes, “l’alcool est clairement le produit d’addiction le plus dangereux qui soit pour le foetus !” C’est bien simple, une consommation même modérée d’alcool est susceptible de provoquer accouchements prématurés, retards de croissance foetale ou encore, des troubles psychiques et comportementaux chez l’enfant.
Quant à la consommation excessive d’alcool, qu’elle soit occasionnelle (5 consommations ou plus par semaine) ou fréquente (7 consommations ou plus), elle expose au syndrome d’alcoolisation foetale. Celui-ci frapperait plus de 2500 enfants chaque année en France. Soit 3,5 naissances sur 1 000 ! Décrit pour la première fois au monde par le Dr Paul Lemoine de Nantes, il se caractérise par un retard de croissance, des anomalies du crâne et du visage et des troubles du système nerveux central.
“Aucune donnée scientifique ne permet de fixer une dose en deçà de laquelle il n’y aurait pas de risque pour le foetus” poursuit Claude Lejeune. Voilà pourquoi il y a quelques années, le CFES – aujourd’hui nommé INPES, Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé – recommandait aux femmes enceintes de ne pas boire une seule goutte d’alcool.