Alcool : le cerveau des adolescents vulnérable
16 février 2015
Les adolescents n’ont pas conscience des dégâts que l’alcool peut provoquer sur leur cerveau ©Phovoir
L’alcoolisation massive entraîne davantage de dégâts chez les adolescents que chez les adultes. Une équipe INSERM est parvenue à ce constat en travaillant sur des rongeurs. Les effets sur la mémoire à court terme pourraient être dramatiques, notamment en cas de prises d’alcool répétées.
Une nouvelle étude alarme sur les dangers du Binge drinking. Consommer rapidement de grandes quantités de boissons alcoolisées en une seule occasion (plus de 5 verres et parfois beaucoup plus) engendrerait des dégâts bien visibles dans le cerveau des adolescents. Il apparaît en effet que cette pratique est associée à des dommages cellulaires au niveau cérébral, ainsi qu’à une perte de mémoire à court terme.
Une équipe INSERM (Unité 982/Université de Rouen) a mené une étude chez la souris, en exposant des rongeurs adolescents et adultes à une prise excessive d’alcool, unique ou répétée. Les chercheurs ont ensuite analysé l’expression de nombreux gènes dans le cerveau des animaux et les ont soumis à des tests comportementaux.
Les résultats font apparaître que plusieurs gènes associés à la réparation des dommages à l’ADN sont sous-exprimés chez les souris ados dans les heures qui suivent la prise d’alcool. Ce phénomène empêche la correction des dégâts provoqués par les composés oxydatifs libérés par l’éthanol. Chez les rongeurs adultes, cette anomalie ne survient pas.
Les chercheurs ont également observé une réduction de la neurogenèse (formation de nouveaux neurones), toujours chez les plus jeunes des rongeurs. Ces derniers présentaient de plus grandes difficultés que les adultes à circuler dans des labyrinthes ou à reconnaître des objets. Ce qui traduit un déclin de la mémoire à court terme. A noter que les auteurs n’ont pas retrouvé ces effets avec des consommations modérées d’alcool. Enfin si ces effets semblent réversibles, la répétition des épisodes de Binge drinking pourrait bien laisser des traces à plus long terme.