Alcool : une appli pour déterminer si vous avez trop bu ?
19 août 2020
Téléphoner, envoyer des textos, jouer aux jeux vidéos ou encore partager sur les réseaux sociaux… Selon une étude américaine, nos smartphones pourraient aussi nous indiquer si nous avons bu trop d’alcool. Explication.
Deux verres, pas plus. C’est la quantité d’alcool qu’il est permis de boire en France pour avoir encore le droit de conduire. Ce qui correspond à un taux de 0,5 grammes par litre de sang (g/l). Une équipe de l’University of Pittsburgh School of Medicine estime que nos smartphones pourraient nous indiquer si notre consommation a dépassé la limite autorisée. Comment ? En analysant notre façon de nous déplacer.
Pour le démontrer, Brian Suffoletto, le principal auteur de l’étude a recruté 22 adultes âgés de 21 à 43 ans. Ces volontaires ont bu de la vodka. Ensuite, chaque heure, pendant 7 heures, leur concentration en alcool a été analysée via leur haleine et leur démarche a été étudiée. Pour ce faire, équipés d’un smartphone, ils ont dû faire 10 pas en ligne, faire demi-tour puis marcher à nouveau dix pas tout droit. Les smartphones ont mesuré l’accélération et les mouvements des participants durant cet exercice.
Démarche altérée
Résultat, dans 90 % des cas, les chercheurs ont pu associer les changements dans la démarche aux participants ayant une concentration supérieure à la limite légale de consommation d’alcool pour conduire aux Etats-Unis, soit 0,8g/l. « Cette étude contrôlée en laboratoire montre que nos téléphones pourraient être utiles pour identifier les modifications dans la démarche et les associer à une alcoolisation trop importante », estime l’auteur.
Même si ce travail reste restreint, Suffoletto exprime beaucoup d’espoir après ces résultats. « Dans 5 ans, j’aimerais imaginer un monde où lorsque des personnes vont chez des amis et boivent trop, elles pourraient être alertées et recevoir des conseils pour les protéger des risques associés à la conduite sous emprise, aux violences et aux relations sexuelles non protégées », conclut-il.
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Source : Journal of Studies on alcohol and drugs, 18 août 2020
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche