Alcoolisme : le manque de sommeil cause de rechute ?

29 août 2003

Réveils fréquents, mauvaise qualité du sommeil… de nombreux alcooliques se plaignent de troubles du sommeil, et ceci qu’ils en soient encore au stade de la maladie ou qu’ils aient déjà entamé leur sevrage. Parfois même depuis plusieurs mois.

Une équipe de l’université de Calgary au Canada, a suivi 63 anciens éthyliques qui souffraient d’insomnies. Parmi ces derniers, la moitié avait arrêté de boire depuis moins d’an, tandis que les autres étaient sevrés depuis plus de 12 mois. Selon l’auteur de ce travail, Shawn Currie, les résultats sont sans équivoque: « Le taux d’insomnie chronique dans la population générale adulte est d’environ 10% à 15%, alors que dans notre étude la proportion parmi les anciens alcooliques s’élève à 50% ». Par ailleurs il a constaté que les troubles du sommeil persistaient, aussi bien chez les buveurs excessifs que chez les sujets sevrés.

Il semble en réalité, que le seul avantage de l’alcool soit sa capacité à procurer un endormissement plus rapide ! Car les alcooliques sont par la suite victimes de réveils fréquents, souffrent d’un sommeil troublé, et d’une réduction de la durée du sommeil profond. Enfin, ils sont plus souvent que les autres victimes de réveils précoces. Shawn Currie a également observé ces troubles parmi les alcooliques repentis.

Il paraît difficile d’affirmer, à ce stade, si ces symptômes découlent d’un dommage permanent causé par l’alcool ou s’ils traduisent un trouble pré existant… auquel l’alcool aurait été supposé remédier. Bref c’est un peu… la bouteille à l’encre, car ainsi que le souligne un éditorial de David Hodgins, psychologue à l’université de Calgary, « plusieurs facteurs de risque peuvent mener l’ancien alcoolique à la rechute : la faim, la colère, la solitude et la fatigue. » Un domaine où la dégradation du sommeil tient toute sa place…

  • Source : Alcoholism : Clinical and Experimental Research, 14 août 2003

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