Alimentation et activité physique : des facteurs d’inégalités de santé ?
26 mai 2014
Le niveau d’activité physique est aussi influencé par l’environnement. ©Phovoir
Dans quelle mesure le rapport à l’alimentation et à l’activité physique influe-t-il sur les inégalités sociales de santé en France ? Les réponses à cette question figurent dans une expertise collective tout juste publiée par l’INSERM. Ses auteurs mettent en avant le budget des ménages, les niveaux d’urbanisation, mais pas seulement.
Experts en épidémiologie, en santé publique, en sciences humaines et sociales, en économie de la santé, en recherche clinique et encore en géographie : 12 scientifiques ont participé à ce travail demandé par la Direction générale de la Santé (DGS).
Les auteurs sont partis de faits et de chiffres concrets. Exemples : « à 35 ans, les cadres supérieurs ont une espérance de vie supérieure de 6 ans par rapport aux ouvriers », rappellent-ils. « Les habitudes de vie, comme la consommation d’alcool et de tabac, l’alimentation et l’activité physique sont reconnues comme des déterminants majeurs de la santé ».
Alimentation : une question de budget ? « Il est plus difficile d’avoir une alimentation équilibrée quand on a un petit budget », décrivent les scientifiques. Il semble en effet que « les contraintes budgétaires orientent les consommations vers des aliments de forte densité énergétique et de faible densité nutritionnelle ». Autrement dit, vers une alimentation défavorable sur le plan de la santé.
Ils évoquent aussi l’impact des « facteurs sociaux et culturels » et le rapport à l’aliment. Par exemple, « pour les plus défavorisés, l’alimentation apparaît aussi comme un moyen de faire plaisir à leurs enfants et de compensation face aux difficultés du quotidien ». Quant aux populations plus aisées, elles associent plus volontiers les pratiques alimentaires à la santé.
Et l’activité physique ? Le lien entre les inégalités de santé et l’activité physique semble moins tranché. Des études ont fait état de variations de pratique de la marche et du vélo en fonction des niveaux d’urbanisation. (…) « On observe une tendance à la diminution des modes actifs au fur et à mesure de l’éloignement du centre-ville ».
En conclusion, les auteurs suggèrent que « seule une combinaison de politiques, conduite de façon pérenne sur le long terme, peut conduire à des améliorations sensibles de l’état nutritionnel des populations ». Et d’une manière générale « à influencer les comportements par des actions sur l’environnement des individus » (mobilité…). Téléchargez ici la synthèse de ce travail intitulé Inégalités sociales de santé en lien avec l’alimentation et l’activité physique.
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Source : Inégalités sociales de santé en lien avec l’alimentation et l’activité physique, Expertise collective INSERM, mai 2014
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet