Alimentation : comment booster la fertilité ?

27 mai 2015

Un régime méditerranéen optimisé, un peu de sport, un sommeil réparateur pour évacuer le stress et surtout pas de tabac : voici la recette à appliquer dès aujourd’hui si vous avez un projet de bébé. En l’absence d’obstacle médical diagnostiqué, quelques conseils liés à l’hygiène de vie vous permettront d’optimiser vos chances de succès. 

« En France, une absence de grossesse est observée chez environ 15% à 25% des couples après un an sans contraception, ce qui est loin d’être négligeable », explique le Pr Joëlle Belaish-Allart, chef du service de gynécologie obstétrique et Médecine de la Reproduction au Centre hospitalier des Quatre Villes à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

L’origine de cette infertilité est bien souvent mixte, résultant de deux hypofertilités : celle de la femme associée à celle de l’homme. Ces dernières années, des études sur l’évolution des caractéristiques du sperme chez l’homme, réalisées en France ont mis en évidence une décroissance de la qualité du sperme. Cette dernière pourrait s’expliquer par une exposition à de multiples facteurs reprotoxiques, environnementaux ou liés au mode de vie. A l’image des pesticides, du surpoids ou de l’imprégnation tabagique et alcoolique. « L’environnement est souvent mis en cause », confirme le Dr Belaish-Allart. « Dans tous les cas, le spermogramme doit faire partie du bilan initial de tout couple infertile ».

Dans ces conditions, une consultation préconceptionnelle peut s’avérer utile. « Cette consultation est un moyen de mettre toutes les chances de son côté et l’occasion de dresser un état des lieux nutritionnel et micronutritionnel », explique le Dr Laurence Benedetti, médecin spécialisée en micronutrition. Et pour cause, l’alimentation de Monsieur peut avoir un impact sur les paramètres du spermogramme.

Pour booster la fertilité misez :

  • sur les antioxydants, avec au menu, des fruits et des légumes pour leurs apports en vitamines A, C et E, des épices, du thé vert ou du chocolat noir ;
  • la coenzyme Q10 (viande rouges, poissons) dont la présence dans le plasma serait corrélée à la mobilité des spermatozoïdes. Au même titre d’ailleurs que la carnitine, toujours dans la viande rouge. « Il s’agit en somme d’un régime méditerranéen optimisé », résume Laurence Benedetti.

Bichonnez vos méthyles…

« Cette consultation est l’occasion de favoriser l’installation, dans les meilleures conditions possibles, des processus épigénétiques. » Autrement dit, des facteurs susceptibles de modifier l’expression des gènes et par conséquent d’avoir des répercussions au niveau des descendants. « Ces processus s’articulent autour du mécanisme de la méthylation de l’ADN. Il s’effectue grâce à de petites molécules appelées méthyles, qui vont s’accrocher sur l’ADN et agir sur les gènes à la façon d’un interrupteur ». C’est-à-dire qu’ils ont le pouvoir de les allumer ou de les éteindre.

Ces méthyles doivent donc être bichonnés. Et saviez-vous qu’ils apprécient particulièrement certains micronutriments ? Comme la choline, le zinc, le sélénium, les vitamines B9, B12… Alors pour constituer votre assiette épigénétique, ajoutez à votre menu méditerranéen, de la levure de bière, des germes de soja et de blé, des huîtres, du jaune d’œuf. Pour en savoir plus, vous pouvez aussi consulter le site de l’Institut Européen de Diététique et de Micronutrition (IEDM) : www.iedm.asso.fr. Ou contactez le 0810 004 336, prix d’un appel local.

  • Source : BEH n°7-8-9/2012 - HAS, Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer, Septembre 2009 - IEDM, Projet de conception, troubles de la fertilité : quelle prise en charge chez l’homme ? – Interview du Pr Joëlle Belaish-Allart – Interview du Dr Laurence Benedetti

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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