Alimentation : des emballages « verts » pas si sains
07 janvier 2025
Une étude menée par la CLCV écorne l’image « écolo » et sûre des emballages alimentaires à base de fibres végétales. L’association de consommateurs y a notamment déniché des substances indésirables comme du bisphénol A.
En papier, en kraft, en bagasse (un résidu de la canne à sucre) … Les emballages alimentaires à base de fibres végétales jouissent d’une réputation de contenants sains, aussi bien pour la planète que pour la santé.
Une image que remet aujourd’hui en question l’association de consommateurs CLCV. L’analyse de cinq emballages couramment utilisés dans la restauration révèle en effet la présence de substances potentiellement nocives. Des traces de bisphénol A ont notamment été détectées dans une boîte à pizza. « De nombreuses études et nos analyses illustrent la présence ou la migration non maîtrisée de substances délétères depuis les emballages alimentaires à base de fibres végétales vers les aliments », alerte la CLCV dans un communiqué.
Un « vide réglementaire »
L’étude pointe également un vide réglementaire préoccupant. L’absence de normes spécifiques et harmonisées pour les matériaux à base de fibres végétales crée une zone grise quant aux substances autorisées et leurs limites de migration.
L’image « verte » de ces emballages est également remise en question. Si ces produits sont souvent présentés comme recyclables ou compostables, la réalité est plus complexe.
L’ajout de revêtements barrières non recyclables pour assurer l’étanchéité et la présence de substances potentiellement toxiques compromettent ces qualités environnementales. « Il y a un décalage entre d’une part, les consignes de tri données aux consommateurs et les avantages écologiques des emballages qui sont mis en avant et d’autre part, la réalité industrielle », note l’association. « ‘Écologique’, ‘respectueux de l’environnement’, ‘naturel’, ‘100 % recyclable’… Il y a trop de formulations qui pourraient être considérées comme trompeuses. »
La CLCV demande donc aux professionnels de partager avec plus de transparence la composition détaillée des emballages, de veiller à la conformité des allégations environnementales employées sur leur site internet et de développer de nouveaux produits en accord avec les bonnes pratiques d’éco-conception.