Alimentation : le bien-être des poulets bientôt sur les étiquettes

12 février 2020

C’est une initiative portée par plusieurs ONG de protection animale, des producteurs de volailles et des enseignes de grande distribution. A la fin de l’année, le bien-être de certains poulets destinés à la consommation sera évalué et affiché sur les étiquettes. De A à E, de « supérieur » à « minimal ». 

Vous connaissez le Nutri-Score ? Alors surveillez bien les étiquettes des poulets que vous achetez en supermarché : bientôt, certains afficheront une autre mention, concernant cette fois leur bien-être, de la naissance à l’abattage.

En réalité, cet étiquetage spécifique existe déjà, à toute petite échelle, depuis un peu plus d’un an. C’est la marque Casino qui s’est engagée la première, avec l’aide de plusieurs ONG. L’initiative a fait des petits, une association a été créée : Etiquette Bien-Etre Animal. Elle regroupe désormais quatre ONG de protection des animaux (CIWF France, LFDA, OABA et WELFARM), trois acteurs de la grande distribution (Casino, Carrefour et magasins U) et trois producteurs de volailles (Les Fermiers de Loué, Fermiers du Sud-Ouest et Galliance).

230 critères d’évaluation

Cette alliance hétéroclite revendique « une volonté commune d’accompagner le progrès de la filière tout en informant le consommateur de manière claire, fiable et robuste. » D’ici à la fin de l’année, sur une douzaine de marques de poulets produits ou vendus par les adhérents de l’association, vous verrez donc affiché leur « niveau de bien-être animal ».

Concrètement, 230 critères ont été retenus pour évaluer le bien-être de ces poulets de chair, destinés à la consommation : ont-il accès à l’extérieur, avec un parcours arboré ? Bénéficient-ils d’une lumière naturelle en bâtiment d’élevage ? La durée maximale de leur transport est-elle inférieure à 4 heures ? Sont-ils étourdis avant la saignée ? Alors, ce sera un A, comme « supérieur ». A l’opposé, le niveau E indique un respect minimal réglementaire (animaux élevés exclusivement dans des bâtiments par exemple, et pas d’engagement d’amélioration pour le futur).

Attente sociétale 

Des associations, des producteurs et des distributeurs ensemble pour défendre le bien-être animal ? Il y a encore quelques années, la chose était difficile à imaginer. «Pour les animaux, on part de loin. Cette initiative est donc positive : elle donne l’information aux consommateurs au moment de l’acte d’achat. Cela répond à une attente sociétale », commente Brigitte Gothière, directrice de l’association de protection animale L214, connue pour ses vidéos et enquêtes chocs sur les conditions d’élevage et d’abattage des animaux.  

Pour autant, les critères retenus ne sont qu’ « une évaluation des conditions : c’est un constat, une photo, mais pas un engagement à faire mieux. » Et si le gouvernement a récemment annoncé des mesures pour « améliorer le bien-être animal » (fin de la castration des porcs et du broyage des poussins en 2021, amélioration des conditions de transports des animaux..), les associations lui reprochent sa frilosité quant à l’enjeu de l’information aux consommateurs, renvoyé au niveau européen.

  • Source : Site de l’association Etiquette Bien-Etre Animal, consulté le 11 février 2020 - Interview Brigitte Gothière, directrice de l’association L214, le 11 février 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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