











L’UFC-Que choisir vient d’assigner Nestlé et Harry’s devant le TGI de Nanterre. Le motif invoqué ? Des pratiques publicitaires ” de nature à induire en erreur. ” De sorte qu’aujourd’hui, le drapeau noir flotte sur la marmite !
S’il n’y avait un risque pour la santé publique, l’intermède serait comique. L’association de consommateurs a-t-elle raison de se révolter parce qu’un industriel dont le travail est de vendre, vante son eau sucrée – à 5,5 g/litre – pour sa teneur en calcium comme s’il s’agissait d’un complément diététique ?
Ce n’est pas à nous d’en juger. Pour l’UFC le doute n’est pas permis, car la teneur en calcium de l’eau en question n’est pas conforme aux normes. Et parce qu’il est tout de même un peu fort de café à ses yeux – même si l’arôme est à la pêche – de voir certaines eaux en bouteille vanter le fait qu’elles contiennent ” 0% de matières grasses ! ” Quant à la société Harry’s, elle se voit reprocher de vendre une brioche aux pépites de chocolat en laissant entendre qu’elle favoriserait la croissance…
Décidément, si les Français acceptent d’être considérés comme des veaux, ils n’aiment pas qu’on le leur dise ni qu’on le leur montre… Cet épisode n’en doutons pas, n’est que le premier d’une série. Les récentes prises de position de l’Association nationale des Industries agroalimentaires (ANIA) ne sont pas de nature à rassurer les défenseurs des consommateurs. Ni probablement les responsables de la santé publique. Le Conseil d’administration de l’association assure ainsi que ” toute restriction quantitative de la publicité serait une mise en cause de la liberté d’entreprendre au travers de la liberté de communiquer. ” La précision du propos n’aura pas échappé au lecteur : l’aune de la liberté d’entreprendre se trouve ici réduite à sa seule dimension quantitative. Une notion qui n’est pas dénuée de sens.
Source : INSERM, InVS, 9 juin 2004
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