











Accueil » Médecine » IST / VIH » Allaitement maternel et VIH: bientôt de nouvelles recommandations OMS
Elle doit toujours être associée à l’administration d’un antirétroviral – la névirapine – à l’enfant. Menée par l’OMS, l’Agence nationale française de Recherche contre le SIDA (ANRS), le Center for Diseases Control and Prevention (CdC) et les National Institutes of Health (NIH)américains, cette étude a été rendue publique à la dernière conférence de l’IAS en Afrique du Sud.
La transmission mère-enfant du VIH, est un risque majeur. Les traitements standards utilisés dans la période critique du travail et de l’accouchement, ont considérablement réduit les risques. En revanche, le choix de l’allaitement ne se pose pas. Exception à ses règles habituelles, l’OMS recommande ainsi le recours à l’allaitement artificiel sous réserve qu’il soit « acceptable, praticable, économiquement supportable, possible à long terme et sûr… ». Il doit aussi être « exclusif ».
Pas d’accès compassionnel à l’allaitement artificiel
En Afrique sub-saharienne, impossible de satisfaire à toutes ces conditions. « Au Burkina Faso 40% des foyers ruraux vivent avec moins d’un dollar par jour » explique le Dr Nicolas Meda (Bobo Dioulasso), co-auteur de l’étude Kesho Bora. « La mortalité maternelle et infantile est parmi les plus élevées au monde et l’assainissement comme l’accès à l’eau potable, sont un challenge permanent. » Comme dans beaucoup d’autres pays sur le continent, le recours à l’allaitement artificiel est donc à la fois dangereux et prohibitif.
Menée simultanément au Burkina-Faso, au Kenya et en Afrique du Sud, l’étude Kesho Bora –pour un meilleur avenir, n.d.l.r.– a concerné 824 futures mamans toutes infectées par le VIH. Le taux de transmission mère-enfant a été ramené à 5,5% au 12ème mois, au lieu de 9,5% selon le standard actuel. « Cette stratégie a prouvé son efficacité » résume le Dr Kevin Naidu (Université du Kwazulu, Durban), responsable de la cohorte sud-africaine. « Nous devons maintenant faire en sorte que les mères comme les enfants, aient accès à ces traitements. »
En Afrique, pas de distribution compassionnelle des substituts du lait maternel… Le dispositif existe en revanche, pour les médicaments… « Nous devons transférer nos résultats aux programmes nationaux » explique Nicolas Meda. Grâce au financement du Fonds mondial « tout est gratuit pour la mère et l’enfant. Les hommes doivent s’acquitter d’une contribution de 1 500 CFA (3 euros) par mois pour le traitement, et 3 000 CFA (6 euros) pour le suivi biologique. » Est-ce réalisable ? Sans doute. « Au Malawi et au Botswana, d’autres équipes ont montré qu’il était possible d’aller encore plus loin en commençant à traiter non pas trois mois, mais six mois avant l’accouchement… »
Source : de nos envoyés spéciaux à la 5ème conférence de l’IAS, Le Cap, 19-22 juillet 2009 ; interview du Dr Nicolas Meda, 22 juillet 2009 ; Pr François Dabis, 22 juillet 2009.
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